EN CONSTRUCTION
Conaissance physique
Régions naturelles[modifier]
On distingue quatre zones géographiques:
- une zone côtière, la Basse-Guinée ou Guinée maritime,
- une zone montagneuse, la Moyenne-Guinée qui comprend le massif du Fouta Djalon,
- une zone de savane au Nord, la Haute-Guinée),
- une zone de forêts au Sud-Est, la Guinée forestière.
Ces quatre zones, appelées "régions naturelles", ne correspondent pas aux régions administratives.
Modifications géographiques[modifier]
La modification de la géographie de Guinée de ces dernières années est due à la fois à l'exploitation anarchique des ressources naturelles et à l’avancée naturelle du désert dans les régions de Haute-Guinée et du Fouta-Djalon, marquées par une érosion des matières fertiles, ce qui appauvrit les sols agricoles.
Hydrographie[modifier]
De nombreux fleuves, tels le Niger, le Sénégal, la Gambie trouvent leur source en Guinée, faisant de ce pays "le château d'eau" de l’Afrique de l'Ouest.
Bilan hydrique du pays[modifier]
La Guinée est un des châteaux d'eau de l'Afrique. Les précipitations y sont en effet très élevées, et alimentent de puissants cours d'eau coulant vers les pays voisins, dont une bonne moitié, orientés vers le nord et le nord-est, franchissant la frontière, contribuent grandement aux ressources en eau de deux pays du Sahel, le Mali et le Sénégal. Un autre flux se dirige vers le sud et alimente la Guinée Bissau, la Sierra Leone et le Libéria.
D'après Aquastat1, la hauteur d'eau annuelle moyenne des précipitations est de 1 651 millimètres, soit pour une superficie de 245 860 kilomètres carrés, un volume de précipitations annuelles de 405,91 kilomètres cubes, arrondis à 406 km³ (France métropolitaine 477,99 km³).
De ce volume précipité, l'évapo-transpiration consomme 180 km³. Restent 226 kilomètres cubes de ressources produites sur le territoire du pays (en interne). Le pays ne reçoit pas de supplément d'eau provenant de pays voisins (quantité négligeable). Les ressources totales en eau du pays se montent donc à 226 kilomètres cubes (1 km³ = 1 milliard de m³).
En 2008, 102,170 km³ d'eau quittent annuellement le territoire, à destination des pays suivants :
- Mali 53 km³ (alimentation de Niger et du fleuve Sénégal)
- Sierra Leone
- Sénégal 2,17 km³ (fleuves Gambie et Sénégal)
- Guinée Bissau 15 km³ (notamment vers la rivière Corubal)
- Libéria 32 km³.
Le volume d'eau quittant le territoire est probablement sous-estimé, et donc sans doute plus élevé que 102 km³ par an.
La quantité d'eau restant dans le pays est donc approximativement de 124 km³ annuellement (plus de 10 000 m³ par habitant). La quantité d'eau disponible (qui comprend l'ensemble des ressources créées en interne, plus les apports extérieurs éventuels) est de 226 km³ par an, soit bien plus de 20 000 m³ par habitant et par an (en 2007).
Ressources naturelles[modifier]
Le pays contient d’importantes réserves naturelles de bauxite, de diamants, d’or d’uranium,pétrole et du fer.
Climat[modifier]
La côte et la plus grand partie des terres de Guinée ont un climat tropical avec une saison des pluies, de type mousson avec des vents de sud-ouest, s’étendant d’avril à novembre, des températures relativement stables et un taux d’humidité élevé. La saison sèche, de décembre à mai, est marquée par l’harmattan, vent de nord-est chargé de sable.
À Conakry, la température oscille généralement entre 23 °C et 29 °C pour 4300 mm de précipitations annuelles. En Haute-Guinée, sahélienne, la saison des pluies est plus courte et l’amplitude des températures plus grande.
Données brutes[modifier]
Relief : plaine côtière, collines et montagnes à l’intérieur.
Ressources naturelles : bauxite, minerai de fer, diamants, or, uranium, énergie hydraulique, poisson et de pétrole
Exploitation du sol :
- Terres cultivables : 2 % ;
- Cultures permanentes : 0 % ;
- Pâturages permanents : 22 % ;
- Forêts : 59 %;
- Autres : 17%.
Terres irriguées : 930 km2.
Revendications maritimes :
- Eaux territoriales : 12 milles nautiques ;
- Zone économique exclusive: 200 milles nautiques.
Problèmes environnementaux : déforestation, eau potable, désertification, érosion et contamination du sol, surpêche, surpopulation dans les zones forestières.
Traités internationaux sur l’environnement :
- Partie à : biodiversité, changements climatiques, désertification, espèces en voie de disparition, dispersions de produits dangereux, droit de la mer, protection de la couche d’ozone, zones humides.
Notes et références[modifier]
Voir aussi[modifier]
GEOGRAPHIE HUMAINE
Histoire de la Guinée
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Cet article traite de l'histoire du territoire de la République de Guinée dont les frontières géographiques actuelles ont été tracées par les puissances coloniales à la fin du XIXe siècle et au XXe siècle. Auparavant l'histoire de ce territoire fut marqué par l'essor, le rayonnement et le déclin de royaumes et de grands empires successifs.
Sommaire[masquer] |
Préhistoire[modifier]
La Guinée des grands empires[modifier]
sous l'influence de l'empire du Ghana[modifier]
- Du IXe siècle au XIe siècle : Le royaume mandingue, vassal de l'Empire du Ghana, s'établit du Haut-Sénégal au Haut-Niger. L'empire du Ghana s'étendit en Afrique de l'Ouest du VIIIe au XIIIe siècle.
- XIe siècle : Les populations sont rejointes par les Jalonkés d'origine mandé.
L'empire du Mali[modifier]
- XIIIe siècle : Le légendaire Sundjata Keïta forme un immense empire ayant pour capitale Niani (aujourd'hui un petit village guinéen).
- XIVe siècle : L'Empire du Mali connaît son apogée, s'étendant du nord et de l'est de la Guinée à Tombouctou.
- XVe siècle : Déclin de l'empire du Mali.
Premiers contacts avec les Européens[modifier]
Les Européens arrivent sur les côtes et pratiquent le commerce des esclaves mais aussi de l´ivoire et des épices (huile de palme, malaguette).(Joao Pires). Les Européens utiliseront des relais africains pour capturer des esclaves à l´intérieur des terres. Les Africains ne connaissant pas la monnaie, échangent leurs captifs contre toute sorte d'objets utilisés pour faire du troc. La concurrence entre négriers européens est parfois sévère et déclenche des batailles navales.
- du XVIe au XVIIIe siècle : Arrivée des Peuls et des Mandingues apportant l'islam. De nombreux empires et royaumes, encore très présents dans la mémoire collective, se succèdent dans la région. Les classes gouvernantes mandingues se convertirent très tôt à l'islam. L'expansion de la religion musulmane dans toute la Guinée fut cependant due au prosélytisme du clan des Torobde, des pasteurs peuls installés dans le Fouta-Djalon. Ils instaurèrent un État théocratique sur les hauteurs du plateau au début du XVIIIe siècle.
- Milieu du XIXe siècle : La plupart de la population est islamisée, à l'exception des habitants du royaume Mossi, qui résistent et conservent leurs croyances traditionnelles.
- Dans les années 1880 : Le Mandingue Samory Touré, équipé d'armes modernes et à la tête d'une armée efficacement organisée, prend le contrôle de l'intérieur du pays. Il est l'un des derniers héros de l'histoire pré-coloniale du pays.
Naissance de la Guinée moderne (1895-1911)[modifier]
Résistances et conquête coloniale[modifier]
- Seconde moitié du XIXe siècle : La France, employant alternativement la force et la diplomatie, s'empare non sans difficulté de la plus grande partie de l'ouest du Soudan (actuel Mali). Elle prend Tombouctou, pousse jusqu'au lac Tchad et occupe la côte guinéenne. La Guinée actuelle vidée par la traite atlantique est alors quasiment dépeuplée. Cependant le climat tropical va repousser de nombreux Français à s'installer. à cause des maladies qui les déciment * 1891 : La Guinée est proclamée colonie française, indépendamment du Sénégal, auquel elle était précédemment rattachée. Cependant, cette conquête ne s'opère pas sans résistance. Samory Touré, relayé ensuite par les peuples de la forêt, mène une guerre organisée contre l'occupation française sur la côte et dans les massifs montagneux du Sud-Est.
- 1898 : Samory Touré est vaincu.
- 1899 : Les régions du haut Niger sont annexées au territoire.
- 1904 : La Guinée devient une partie intégrante de l'Afrique occidentale française (AOF), administrée par un gouvernorat général. Les industriels français y développent plantations de café, de banane et d´huile de palme ainsi que l´activité minière (bauxite) grâce aux travailleurs forcés.
La Guinée sous la colonisation française[modifier]
La France impose un système d'administration coloniale identique à celui appliqué dans les autres territoires africains de son empire colonial. Sous l'autorité d'un gouverneur général, le pays est divisé en vingt-neuf cercles, eux-mêmes dirigés par un commandant de cercle. Les chefferies traditionnelles sont souvent transformées et leurs systèmes de transmissions bouleversés. Elles constituent progressivement un instrument efficace de la domination coloniale française. Ce système joue un rôle important dans l'unification d'un pays artificiellement créé par les puissances coloniales au cours des conquêtes.
L'exploitation des ressources s'oriente vers la satisfaction des besoins de la métropole. Au détriment des cultures vivrières, les cultures d'exportation, monopolisées par des sociétés françaises, se multiplient. La monnaie et l'impôt se généralisent également durant cette période.
Cependant, une conscience politique anticoloniale se développe peu à peu, pour s'affirmer après la Seconde Guerre mondiale. En effet, Conakry devenant un port important, beaucoup de Guinéens y sont employés. Ils ont alors la possibilité de former leurs propres syndicats, d'où émergent des mouvements contestataires. À la tête de la puissante Union générale des travailleurs d'Afrique noire (UGTAN), Ahmed Sékou Touré, arrière-petit-fils de Samory Touré, mène une action pour obtenir davantage de représentants africains dans le gouvernement local. La constitution française d'octobre 1946, plus libérale à l'égard des pays colonisés, permet la création de partis politiques, dont Sékou Touré devient la personnalité la plus importante. Lors du référendum de septembre 1958, la Guinée est le seul pays de l'Afrique francophone à rejeter la proposition du général de Gaulle concernant l'intégration des colonies de l'A.O.F. au sein d'une Communauté française. Sékou Touré insulte le général de Gaulle, qui répond : « et bien qu'il se débrouille tout seul à maintenir l'évolution moderne du pays dans l'avenir » , ce qui entraîne une rupture immédiate des relations politiques et économiques avec la France.
Le 2 octobre 1958, la Guinée accède à l'indépendance. Sékou Touré, alors très populaire dans son pays comme dans tous les pays d'Afrique, en devient le président. Il prône alors le panafricanisme, « La décolonisation intégrale de toutes les structures du pays » et la mise en place d'une « société socialiste ». En fait, le régime se transforme en dictature.
La Guinée indépendante[modifier]
Après son indépendance, le pays cherche de l'aide auprès des pays d'Europe de l'Est et de l'Union soviétique. Sékou Touré met en place un régime de parti unique et un système socialiste strict.
- 1961 : La Guinée adhère, avec le Mali et le Ghana, à l'Union des États africains, une fédération qui ne vit que deux ans. Cible de plusieurs tentatives d'assassinat, Sékou Touré accuse la France de comploter pour renverser son régime.
- Novembre 1965 : Rupture des relations avec la France.
- 1965 - 1982 : Les rapports de la Guinée avec ses voisins, Côte d'Ivoire, Niger, Sénégal et Haute-Volta, restent orageux jusqu'en 1978. L'isolement diplomatique du pays, conjugué à une économie mal planifiée, mènent la Guinée à la faillite et contraignent son président à assouplir le régime. Il entreprend alors de nombreux voyages diplomatiques dans le but d'établir des relations avec d'autres pays et de trouver des investisseurs pour exploiter les richesses minérales considérables de la Guinée.
- 1982 : Une nouvelle Constitution, renforçant les prérogatives du PDG au pouvoir, est proclamée.
- 1984 : Après la mort de Sékou Touré, un gouvernement d'intérim est mis en place. Il est bientôt renversé par le colonel Lansana Conté, qui prend la tête du Comité militaire de redressement national (CMRN) et devint président de la République. Il amnistie les prisonniers politiques, s'attache à démanteler le système socialiste, réduit le pouvoir de l'armée et se rapproche de la France et de ses voisins.
- 1985 : Le gouvernement de Conté échappe à une tentative de coup d'État.
- Fin des années 1980 : La Guinée s'ouvre au capitalisme occidental en déréglementant les investissements.
- Décembre 1993 : Les premières élections pluripartites confirment Lansana Conté dans ses fonctions. Cependant, les violentes émeutes qui accompagnent les élections révèlent la fragilité de ce processus démocratique.
- Juin 1995 : Les élections législatives, contestées par l'opposition, confirment l'hégémonie du parti présidentiel.
- 1996 : Une mutinerie, frôlant le coup d'État, révèle la démoralisation de l'armée. La nomination comme Premier ministre de l'économiste Sydia Touré rassure les organisations financières internationales, mais n'arrive pas à entamer l'opposition des deux grandes communautés, les Peuls et les Malinkés, qui reprochent au président Conté de favoriser les Soussou, originaires, comme lui, du littoral.
- Décembre 1998 : Lansana Conté est réélu avec 56 % des suffrages exprimés. Ces élections sont violemment contestées par l'opposition, et son représentant charismatique Alpha Condé (RPG) est mis en résidence surveillée. Voisine de la Sierra Leone, la Guinée accueille de nombreux réfugiés de ce pays en proie à la guerre civile, et subit parfois les incursions des rebelles.
- 12 avril 2000 : Le procès d'Alpha Condé débute à Conakry.
- Juin 2003: La France décore à titre posthume le tirailleur Hady Bah et une délégation de l'ambassade de France en Guinée se rend à Pelli Foulyabé (Prefecture de Pita) pour saluer la famille du tirailleur. Hady Bah est le fondateur d'un des premiers maquis vosgiens en 1940 et fut fusillé par les Allemand en 1943.
- 26 au 27 octobre 2006 : Symposium sur les mines de la République de Guinée à Dusseldorf en Allemagne
- 29 octobre 2006 : Révolte de femmes dans la préfecture de Kamsar pour protester contre la diminution des prestations sociales aux familles des travailleurs de l'usine de traitement de la bauxite de la Compagnie des Bauxites de Guinée
- 30 octobre 2006 : Dans une interview accordée à des journalistes français, Lansana Conté annonce qu'il compte rester au pouvoir jusqu'à la fin de son mandat qui est prévu pour 2010
- 6 novembre 2006 : L'ONG Transparency International classe la Guinée comme le pays africain ayant la plus forte perception de corruption.
- Janvier 2007 : grève générale et émeutes dans les principales villes du pays.
- 26 février 2007: le président Lansana Conté nomme Lansana Kouyaté premier ministre, avec des pouvoirs élargis.
- 20 mai 2008 : Lansana Kouyaté est limogé par le président Lansana Conté qui nomme Ahmed Tidiane Souaré au poste de Premier ministre.
- 22 décembre 2008 : Lansana Conté meurt des suites d'une "longue maladie".
- 23 décembre 2008 : une junte se présentant sous le nom de Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) prend le pouvoir par un coup d'État, et le lendemain, Moussa Dadis Camara s'autoproclame président de la République.
- 30 décembre 2008 : Kabiné Komara devient Premier ministre.
- 28 septembre 2009 : la police ouvre le feu sur la foule manifestant contre la junte de Moussa Dadis Camara ; le bilan, variable selon les sources, serait de plusieurs dizaines de morts[1].
- 3 décembre 2009 : Moussa Dadis Camara est blessé par son aide de camp.
- 8 décembre 2009 : Le CNDD arrête 60 personnes pour avoir tenté de tuer Moussa Dadis Camara[2].
- 3 juin 2010 : L'ONG la FIDH, l'Organisation guinéenne de défense des droits de l'Homme et du citoyen (OGDH), 3 autres organisations guinéennes de victimes (AVIPA, AFADIS, AGORA) et 67 victimes se constituent parties civiles dans l'instruction judiciaire ouverte par les autorités judiciaires guinéennes sur les faits du massacre du 28 septembre 2009[3],[4].
- 27 juin 2010 : premier tour de l'élection présidentielle.
- 19 septembre 2010 : le second tour de l'élection présidentielle est reporté à une date ultérieure.
- 28 septembre 2010 : pour le premier anniversaire du massacre du 28 septembre 2009, la FIDH, l'Organisation guinéenne de défense des droits de l'Homme et du Citoyen (OGDH) publient un rapport[5] dans lequel ils dénoncent l'inertie de la justice guinéenne à poursuivre les auteurs du massacre et appellent le futur président à faire de la lutte contre l'impunité une priorité. Le cas échéant, les ONG et les victimes en appelleront à la Cour pénale internationale (CPI)[4].
En réponse, un des candidats à l'élection présidentielle, Cellou Dalein Diallo, leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), déclare lors de la cérémonie d'hommage aux victimes que, s'il est élu, il pense mettre en place une Commission vérité et réconciliation[6].
Notes et références[modifier]
- http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20090929192458/-opposition-manifestation-armee-police-Dadis---le-carnage.html [archive]
- http://news.bbc.co.uk/2/hi/africa/8402129.stm [archive]
- http://www.fidh.org/Des-dizaines-de-constitutions-de-parties-civiles [archive]
- http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20100927163336/anniversaire-guinee-justice-lansana-contemassacres-du-28-septembre-un-an-apres-ou-en-est-l-enquete.html [archive]
- http://www.fidh.org/1-an-apres-le-massacre-du-28-septembre-2009 [archive]
- http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20100928170937/guinee-commission-verite-et-reconciliation-cellou-dalein-diallo-28-septembre28-septembre-cellou-dalein-diallo-veut-creer-une-commission-verite-et-reconciliation.html [archive]
Voir aussi[modifier]
Bibliographie[modifier]
- (en) Thomas O'Toole et Janice E. Baker, Historical dictionary of Guinea, Scarecrow Press, Lanham, Md., Toronto, Oxford, 2005 (4e éd.), LXVIII-288 p. (ISBN 0-8108-4634-9)
- (fr) Odile Goerg, Commerce et colonisation en Guinée : 1850-1913, L'Harmattan, Paris, 1986, 431 p. (ISBN 2-85802-473-9)
- (fr) Aly Gilbert Iffono, Lexique historique de la Guinée-Conakry, L'Harmattan, Paris, 1992, 234 p. (ISBN 2738412548)
- (fr) Lansine Kaba, Le "non" de la Guinée à De Gaulle, Chaka, Paris, 1989, 190 p. (ISBN 2907768008)
Lien externe[modifier]
- (de) « Chancen und Risiken von NGOs - Die Gewerkschaften in Guinea während der Unruhen 2007 » (étude de Adama Sow, European University Center for Peace Studies, Stadtschlaining-Autriche, mars 2007)
- (en) History of Guinea (brève histoire de la Guinée)
Navigation
Dernière modification de cette page le 17 novembre 2011 à 21:36.
Les Grandes pages de l'Histoire guinéenne, par régions naturelles, autant que possible. nous commensçon par Paul Marty qui a visité la Guinée au début de siècle dernier et qui s'était pariticulèrement intéressé à L"islam au fouta. nous en donnerons le plan détaillé et quelques chapitres. Lecteur intéressé pourra retrouver l'ensemble de l'ouvrage avec le lien qu'il faut. ainsi procéderons-nous d'ailleurs pour savoir "Tout sur la Guinée"
webFuuta Islam
Paul Marty L'Islam en Guinée : Fouta-Djallon
Editions Ernest Leroux. Paris. 1921. 588 pages
Table des matières
Chapitre Premier. L'ancien régime
- Origines et islamisation
- Les Almamys du Fouta
- Les pontifes de Fougoumba
- Le Diiwal du Labe et Alfa Yaya
Chapitre II. Les groupements Chadelia
Chapitre III. Les Diakanké Qadrïa de Touba
Chapitre IV. Les Tidianïa Toucouleurs de Dinguiraye
- Al-Hadj Omar et sa famille à Dinguiraye
- Le Cercle de Dinguiraye (1916)
- Les personnalités religieuses de Dinguiraye
- Toucouleurs de Dinguiraye et Foula du Fouta-Djallon
Chapitre V. Les Tidiania Foula
- Le Labé
- Région de Tougué
- Région de Mali
- Cercle de Koumbia
- Région de Pita
- Région de Télimélé
- Région de Timbo
- Région de Ditin
- Région de Mamou
Chapitre VI. L'influence maure
Chapitre VII. La Doctrine et le Culte
- Croyances dogmatiques
- La prière
- Le jeûne
- La zaka
- Le pélerinage
- La guerre sainte
- Les mosquées, sanctuaires et lieux de prière
- Les fêtes religieuses
Chapitre VIII. L'enseignement musulman
Chapitre IX. L'Islam dans les institutions juridiques
Chapitre X. L'Islam dans les coutumes sociales
- Accouchement
- Nom
- Etat civil
- L'enfance
- Le mariage
- Les funérailles
- La femme
- L'habitation
- Le vêtement
- Le système pileux
- L'alimentation
- Tribus, fractions et familles
- Classes et castes
- Agriculture et élevage
- Industrie
- Commerce
- Onomastique
Chapitre XI. Rites, pratiques et survivances du passé
Conclusion
Économie de la Guinée
|
Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.
|
Guinée Indicateurs économiques | |
---|---|
Monnaie | GNF |
Année fiscale | Année calendaire |
Organisations internationales | OMC, UA |
Statistiques | |
Produit intérieur brut (parité nominale) | 10,44 milliards $ (2010) |
Produit intérieur brut en PPA | |
Rang pour le PIB en PPA | |
Croissance du PIB | 2,9% (2008) |
PIB par habitant en PPA | 1 100 $ (2008) |
PIB par secteur | agriculture : 22,4% (2008) industrie : 40,9% (2008) services : 36,6% (2008) |
Inflation (IPC) | 30% (2008) |
Pop. sous le seuil de pauvreté | 47% (2006) |
Indice de développement humain (IDH) | |
Population active | 3,7 million (2008) |
Population active par secteur | agriculture : industrie : services : |
Taux de chômage | |
Principales industries | |
Commerce extérieur | |
Exportations | 1,202 milliards $ (2008) |
Biens exportés | |
Principaux clients | |
Importations | 1,392 milliards $ (2008) |
Biens importés | |
Principaux fournisseurs | |
Finances publiques | |
Dette publique | |
Dette extérieure | 3,529 milliards $ (2008) |
Recettes publiques | 315 millions $ (2008) |
Dépenses publiques | 796,5 millions $ (2008) |
Déficit public | |
Aide au développement | |
Sources : https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/gv.html Sauf mention contraire, tous les chiffres sont exprimés en dollars des États-Unis | |
modifier |
Malgré ses importantes ressources potentielles, l'économie de la Guinée est restée très fragile et dépendante de la bauxite et de l'agriculture. Le PIB a progressé régulièrement entre 1965 et 1980, avec un taux de croissance de 3,5 %, pour descendre à 0,9 % entre 1980 et 1986, et redémarrer avec un taux de 4,1 % par an entre 1987 et 1990.
Ressources[modifier]
Les exportations représentaient, en 1988, 548 millions de US$ dont 93 % pour les produits miniers, et le reste pour les produits agricoles, principalement le café (17 millions de US$). Les importations de produits alimentaires concernent principalement le riz, la farine de blé, l'huile et le sucre.
- Agriculture et forêt : 22 % du PIB en 1998.
- Cultures vivrières (1998) : riz, 700 000 tonnes ; manioc, 745 000 t ; bananes plantains, 430 000 t ; patates douces, 135 000 tonnes ; fonio, 118 000 t ; maïs, 81 000 t.
- Cultures commerciales : graines de palme, 790 000 t ; agrumes, 230 000 t ; bananes, 150 000 t ; arachides, 146 000 t ; mangues, 85 000 t ; ananas, 72 000 t.
- Bois (1997) : 170 000 m3.
- Cheptel : 2,3 millions de bovins, 820 000 caprins, 670 000 ovins.
- Pêche (1996) : 69 000 t.
- Mines et industries : 35 % du PIB en 1998. Réserves minières (1997) : bauxite (2/3 des réserves mondiales, 1er rang), fer (15 milliards de tonnes), diamants, or. Productions (1997) : bauxite, 13,6 millions de tonnes (2e rang mondial) ; diamants, 380 000 carats ; or, 9,9 tonnes ; relance des projets d'exploitation du fer du Nimba. Industries agroalimentaires, textiles, industrie du bois, fabrication d'alumine (448 000 t en 1997), cimenterie.
- Électricité (1996) : 525 millions de kWh ; mise en service du nouveau barrage et de la centrale de Garafiri en 1999.
- Tourisme : 99 000 touristes ont rapporté 6 millions de $ en 1998.
Communications[modifier]
- Transport aérien : Compagnie nationale Air Guinée ; Aéroport international de Conakry-Gbessia (288 000 passagers en 1998).
- Port principal de Conakry, port de commerce de Benty, port minéralier de Kamsar (bauxite) ;
- 662 km de chemin de fer ;
- 19000 km de routes, dont 10 % bitumés.
Voir aussi[modifier]
COMPRENDRE L'ECONOMIE par le Pr Asoumae Doré (Dijon)
La fin de l'année 2008 et ce début d'année 2009 sont marqués pour la Guinée par le changement (on l'espèrdu régime de feu Lansana Conté par un Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD) présidé par le Capitaine Moussa Dadis Camara.
La fièvre qui s'en est suivie pour les Guinéens ne doit pas faire oublier les problèmes toujours posés, jamais résolus. La formation citoyenne des Guinénnes et des Guinéens est l'un de ces problèmes. Tout en se préoccupant de l'actualité guinéenne, il ne faut pas mettre aux oubliettes les problèmes récurrents. C'est dans la préoccupation du vaste cadre de la formation du citoyen moyen qui conditionne l'avenir guinéen que j'ai proposé ces entretiens qui ne couvrent qu'un des aspects de cette formation. J'ai un peu de retard sur la proposition que j'avais faite, à cet égard, en décembre dernier d'entreprendre pour ceux qui le veulent, une démarche en sept étapes de "comprendre l'économie" qui est aussi comprendre la société. Je rappelle que j'avais insisté sur le fait qu'il ne s'agit nullement d'un cours destiné à des étudiants ou à tous ceux qui connaissent déjà les mécanismes économiques. Ceux-ci ont mieux à faire ailleurs pour élargir leurs connaissances économiques. Ici, je n'ai pensé qu'à ceux qu'on désigne, faute de mieux de citoyens lambda, c'est-à-dire de citoyens ordinaires. Ils sont nombreux, militants des partis politiques, des syndicats, de la société civile, Guinéens tout simplement. Ils n'ont pas poussé de longues études mais ont l'esprit ouvert et veulent s'impliquer ou s'impliquent déjà dans la marche de la Guinée. Un minimum de formation citoyenne est nécessaire pour cela. Sans entrer dans des explications compliquées du type des amphithéâtres de faculté, on peut expliquer aux citoyens ordinaires les B. A-BA de l'économie politique pour la compréhension du fonctionnement économique de l'Etat. Si beaucoup de Guinéens sont actuellement passionnés pa les questions d'audits liés aux pillages économiques de la Guinée par ses successifs dirigeants, c'est que chacun sent que c'est anormal et inadmissible qu'une telle évolution se soit produite et prolongée dans le temps. Quelques responsables politiques et administratifs ont profité, sans état d'âme, de leurs positions dans les rouages de l'Etat, pour se partager, en petits groupes, le produit national guinéen. Les Guinéens se connaissent bien et savent tous que ceux d'entre eux qui affichent, aujourd'hui un niveau de richesses très élevé, par toutes sortes d'indicateurs ( parcs immobiliers, automobiles, notamment), n'ont pu le faire que par le vol des biens publics. Les Guinéens savent que sans avoir exercé d'industries particulières, la plupart de ceux qui affichent un niveau insolent de richesses, sont des voleurs et sont d'autant plus voleurs qu'ils sont passés par le secteur public. Et qu'ils n'aillent pas nous dire qu'ils sont dans des activités d'entreprises privées pour justifier leur niveau de fortune actuelle . Où ont-ils pris le capital de départ de ces entreprises, sinon sur les deniers publics ? Ils doivent rembourser à l'Etat ce qu'ils ont volé durant des années. Le produit national qu'ils ont détourné à leur profit, doit revenir à l'Etat guinéen. Le citoyen doit connaître les concepts autour desquels se déroulent ces discussions Mais qu'est-ce qu'au juste ce produit national ? Commençons donc par dire de quoi il s'agit. Mais je n'ignore pas que ce démarrage abrupt va déconcerter même certains économistes habitués à la méthode de l'abécédaire. Je me tiens cependant à la démarche que j'ai annoncée en sept points qui vont suivre et je l'espèr, vont rendre un peu plus clair l'univers de l'économie politique de l'Etat. Je dis bien économie politique car de tout temps économie et politique ont été intimement liées. C'est pourquoi, si des occasions d'allusions à la situation guinéenne se présentent, je ne manquerai pas de les signaler. Les étapes seront les suivantes : I. Qu'est-ce que le produit national? II. Les utilisations (habituelles) du produit national. III. Les conditions de la croissance économique. IV. La monnaie. V. L'économie de marché. VI. Le rôle de l'Etat. VII. Les relations économiques internationales. I. LE PRODUIT NATIONAL Produire consiste à créer des biens (biens matériels) et des services (biens immatériels), grâce à des facteurs de production, comme le travail et le capital utilisés dans des proportions variables. La production crée ainsi de nouvelles richesses dans une économie. Ces richesses constituent la somme des valeurs ajoutées apportées par toutes les unités productrices de biens et de services de la nation (entreprises, particuliers, administrations, institutions financières). Chacune de ces unités utilise des facteurs de production qui sont les consommations intermédiaires pour obtenir un produit ou un service. C'est en enlevant la valeur des consommations intermédiaires de la valeur du produit obtenu qu'on obtient la valeur ajoutée unité par unité. L'établissement de ces agrégats plus complexes que je ne le fais ici suppose un enregistrement chiffré et rigoureux de l'activité économique d'un pays. C'est à ce prix qu'on a une connaissance acceptable du PIB et du PNB. Il peut s'agir aussi d'économie parallèle: cambriolages, racket, etc. Toutes ces pratiques et notamment le détournement des services de Douanes de leurs objectifs premiers n'ont pas encore conduit à l'élaboration d'un produit national guinéen fiable. Ce qui est publié sur cet indicateur n'est donc qu'une estimation sous-évaluée du produit national guinéen. 1) Quelles sont les différentes formes de production ? Même imparfaitement connu, on distingue à l'intérieur du produit national guinéen, les mêmes composantes que dans d'autres économies. Il ya ce qui est produit pour être vendu, que l'on appelle la production marchande, exemple, les produits miniers qu'il faut distinguer de ce qui ne peut être (en principe) acheté comme sur un marché, qu'il s'agisse de services d'administration déjà financés par l'impôt (exemple: l'enseignement public, la police, la justice, etc. ). La corruption généralisée des fonctionnaires a complètement faussé en Guinée, la notion de production non marchande. En fait, la production marchande, est le fait, d'une part des entreprises privées et des travailleurs indépendants; d'autre part des entreprises publiques ou semi-publiques. La production non marchande est pricipalement le fait des administrations (Etat, Services préfectoraux, communaux etc. ) mais aussi des associations. 2) Quelle évaluation du produit national guinéen? La saisie statistique de l'activité économique est encore très aléatoire en Guinée. La localisation spatiale et donc l'identification de la quasi totalité des petits acteurs économiques étant impossible, calculer leur apport à la valeur ajoutée totale du pays demeure difficile en dehors du champ des estimations; C'est pourquoi les services compétents n'arrivent qu'à fournir comme indicateurs macroéconomiques, ce que j'estime n'être qu'une estimation actuelle du PIB (indicateur de croissance) à environ 3, 3mds de dollars us et du PNB (indicateur qui constitue la base de la détermination du revenu national) à environ 3, 8mds de dollars us. Et les statisticiens d'enchaîner comme d'hahitude que ce niveau de produit correspond à un PNB par tête de Guinéen d'environ 400 dollars us. Ce qui, en dehors de comparaisons internationales, n'a rien à voir avec la réalité socioéconomique du pays. Quoi qu'il en soit et même s'il ne s'agit que d'estimation, on l'a dit sous-évaluée, les Guinéens doivent savoir les emplois, autrement dit les utilisations de ce produit national. 3) Les emplois du produit national Avant de parler des utilisations du produit national, situons le poids économique de la Guinée dans le cadre de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), quinze Etats. Ce classement peut être fait en PNB ou en PIB. Je vais le faire ici pour l'année 2006 en PIB par tête d'habitant en dollars USA, selon la Banque Mondiale. Les rangs de classement n'ont pas dû changer notablement. Ces rangs sont les suivants, (PIB/habitant en dollars): 1. Cap- Vert........... 2130, 2. Côte d'Ivoire...... 936, 3. Sénégal............ 750, 4. Nigeria............. 640, 5. Benin............... 540, 6. Ghana............. 520, 7. Burkina Faso.... 460, 8. Mali................. 440, 9. Guinée........... 410, 10. Togo............. 350, 11. Gambie........ 310, 12. Niger............ 260, 13. Sierra Leone.... 240, 14. Guinée-Bissau... 190, 15. Liberia................ 140. Quelle que soit la valeur de de ces chiffres, on note que seule la mauvaise administration économique de la Guinée, justifie ce 9e rang, compte tenu de ces potentialités économiques que les dirigeants guinéens n'ont cessé de clamer sur tous les tons. Des pays classés, ci-dessus, après la Guinée disposent, aujourd'hui, de meilleures infrastructures qu'elle dans nombre de domaines comme le réseau routier par exemple. C'est le lieu de se demander quels ont été les emplois du produit national guinéen. II. LES UTILISATIONS HABITUELLES DU PRODUIT NATIONAL. Il s'agit des utilisations habituelles faites du produit national. Les biens dont dispose une nation chaque année proviennent soit de la production nationale, soit de l'importation. Ils peuvent avoir quatre utilisations: les exportations, les investissements, la consommation des administrations, la consommation des ménages, c'est-à-dire des particuliers. 1) Pourquoi faut-il exporter? Une partie du produit national guinéen, comme les produits miniers, est exportée pour nous permettre de nous procurer les monnaies étrangères (devises) avec lesquelles nous payons nos importations (pétrole, produits de consommation, automobiles, biens d'équipement, etc. ). L'augmentation du prix des biens importés constitue à cet égard un défi et une raison supplémentaire de développer les exportations guinéennes. Mais la orruption et l'opacité développées volontairement au sommet de l'Etat font que les exportations d'or et de diamants qu'on situe respectivement autour de 60 et 50 millions de dollars sont très mal connues mais constituent des lieux d'enrichissement illicite. L'exportation de bauxite et d'alumine, même en baisse en terme de revenus depuis quelques années semble plus sûre, en raison de la présence de partenaires étrangers. L'évolution d'ensemble des échanges économiques avec l'értanger se traduit d'année en année par une balance déficitaire. La valeur des exportations n'arrive pas à couvrir la valeur des importations. C'est ce qui contribue à alourdir la dette. Le commerce extérieur ne se traduit pour la Guinée que par une certaine dépendance , ne serait-ce que sur le plan alimentaire alors que le pays a besoin d'équipements pour la mise en valeur de ses ressources naturelles. 2) Pourquoi faut-il investir? Il faut investir pour maintenir en état, pour accroître et moderniser les équipements productifs, les équipements collectifs et les logements guinéens. Cet investissement doit être réalisé par les entreprises qui achètent du matériel ou de nouvelles installations, d'où la nécessité pour l'Etat de contribuer au développement du secteur privé. Mais l'administration doit aussi réaliser des investissements en construisant des routes, des écoles, des hôpitaux et d'autres équipements collectifs. Enfin les ménages (les particuliers) qui construisent des logements participent à l'investissement global du pays, source directe ou indirecte de production. 3) Que consomment les ménages? En économie, on appelle "ménage " non seulement les ménages au sens courant du terme, mais aussi les personnes vivant seules (célibataires, toutes autres personnes vivant seules), ou en collectivité. Au fond les ménages constituent les unités de consommation. Les ménages concernent toute la population d'un pays perçue sous l'angle de la fonction économique de consommation. La structure de cette consommation s'analyse à l'aide de coefficients budgétaires. Ce coefficient d'un bien donné dans la consommation globale est le rapport exprimé en pourcentage de la consommation du bien dans l'ensemble de la consommation. Les principaux postes examinés sont: alimentation, habillement, habitation, hygiène et santé, transports et télécommunications, culture-loisirs-distractions, divers. On peut par exemple dire que sur 100 francs consacrés à la consommation, 22 francs vont au logement, etc. Dans l'utilisation du produit national guinéen, la consommation du plus grand nombre des ménages a toujours été sacrifiée à l'égoïsme de quelques uns qui sont précisément ceux qui sont aux commandes de la politique économique et sociale du pays car il n'y a jamais eu de véritable politique des revenus. 4) Que consomment les administrations? Les administrations utilisent une partie du produit national pour mettre à la disposition de la population des services comme l' Education-culture, la Santé-emploi, la Défense nationale, les Pouvoirs publics et l' Administration générale etc. Le coût de ces services peut être très élevé. En Guinée c'est lors de l'utilisation de la partie du produit national qui revient à l'Etat que s'organisent à grande échelle, les détournements de toutes sortes visés par les audits en cours. Quoi qu'il en soit le produit national guinéen n'a jamais vraiment bénéficié aux Guinéens depuis cinquante ans. Sous la Première République (1958-1984), il était pour l'essentiel consacré à la politique de prestige d'un homme, le Président de la République. Sous la Seconde République (1984-2008), il a servi à l'enrichissement personnel du Président de la République et de ses affidés. IV. LES CONDITIONS DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Le bien-être d'un pays qu'on appelle couramment le niveau de vie ne dépend pas seulement de l'aperçu numérique de son produit national qui est, d'emblée, assimilé pour beaucoup à des revenus de la population. D'autres indicateurs générés, bien sûr, par le produit national (équipements collectifs, protection sociale, conditions culturelles, etc, contribuent indéniablement au bien-être général). Mais il est clair que plus le produit national est élevé, plus les habitants ont des biens et des services à leur disposition. Il est donc important de savoir de quoi dépend le produit national et comment se fixe le niveau de production. On sait que pour produire du riz, un cultivateur utilise du capital fixe (terre, machines agricoles, etc.) et du travail. De même, toutes les productions sont obtenues en utilisant simultanément ces deux grands facteurs de production que sont le travail et le capital. Le niveau de la production d'un pays dépend donc: • des quantités disponibles de travail et de capital, 1.De quoi dépend la quantité de travail? L'offre de travail à l'économie d'un pays dépend de la population totale de ce pays. La Guinée qui compte, selon les données courantes, 9,6 millions d'habitants, dispose d'une offre potentielle de travail à son économie supérieure à celle d'un pays de taille physique comparable comme le Gabon: 1.4 million d'hahitants. L'offre de travail dépend aussi et surtout de la structure par âge de la population totale: part en pourcentage des jeunes de moins de 20 ans, celle des adultes de 20-60 ans, part des personnes âgées de plus de 60 ans. Plus une population compte des proportions élevées de personnes de moins de 60 ans, plus l'offre potentielle de travail est élevée. Deux pays ayant le même nombre d'habitants à structures par âges différentes, peuvent donc ne pas avoir le même volume d'offre de travail. Sur ces données, interviennent évidemment les règlements propres à chaque pays: âge légal d'accès au travail, date de départ à la retraite etc. Si telle est la position du problème sous l'angle de la démographie (étude de la population); la quantité de travail utilisée pour la production dépend du nombre de ceux qui travaillent (réellement) et de la durée annuelle de leur travail, comptée en heures de travail. 2. Qu'est-ce que la productivité? On appelle productivité horaire du travail la quantité de biens ou de services produits par un travailleur pendant une heure de travail. Cette productivité varie selon les pays, les niveaux de formation, les types d'activités professionnelles et les entreprises. La productivité du travail repose sur une comparaison entre une production donnée et la quantité de travail nécessaire pour obtenir cette production. Par exemple si 5000 salariés produisent dans une usines 100 000 véhicules, la productivité du travail sera: 100 000/5000=20 véhicules par salarié. La productivité dépend d'abord des performances des équipements utilisés. Elle dépend aussi de la qualification des travailleurs, c'est-à-dire de leur formation professionnelle et de leur expérience. Elle dépend enfin de l'organisation du travail dans l'entreprise qui peut être plus ou moins efficace. Les progrès de la science et des techniques ont permis une forte progression de la productivité dans le monde au cours du demi-siècle qui vient de s'écouler. Le cercle vertueux de la productivité a ainsi entrainé une production et une consommation de masse dans les pays industriels. Ce n'est encore pas le cas de nombreux pays en développement. 3. Quel est le rôle de la formation des hommes ? La formation professionnelle permet d'améliorer la qualité et la productivité du travail; elle permet également de mieux adapter l'offre de travail aux besoins de l'économie. En effet dans des périodes de sous-emploi et même de chômage élevé , il peut exister des secteurs de l'économie pour lesquels il y a pénurie de main-d’œuvre qualifiée comme certains corps de métier du bâtiment; la formation professionnelle peut permettre d'orienter les travailleurs vers ces secteurs. 4. Qu'appelle-t-on capital physique? Le capital physique , c'est l'ensemble des biens qui ne sont pas consommables tels quels, mais qui sont utilisés pour produire d'autres biens, ce sont par exemple, le tracteur d'un cultivateur, le laminoir d'une usine sidérurgique, la machine à coudre d'un tailleur, la petite table basse de la marchande de fruits au marché, le magasin d'un commerçant, etc. 5. Qu'est-ce qu'un investissement productif ? Les dépenses faites chaque année par les entreprises pour accroître, remplacer ou améliorer leur capital productif constituent leurs investissements: achat d'une machine supplémentaire, rénovation d'un atelier, remplacement d'une machine. L'investissement productif permet : • de mieux exploiter les ressources naturelles du pays; A côté des investissements productifs, on parle parfois d'investissements improductifs? Par exemple, l'organisation et l'entretien d'une équipe sportive dans le cadre d'une entreprise ou encore la mise en place d'un restaurant d'entreprise. Les investissements réalisés dans ces cas ne participent pas directement à la production de l'entreprise mais contribuent à l'amélioration d'un climat social propice à une meilleure productivité. 6.Comment le financement des entreprises est assuré ? Chaque agent économique (entreprises, ménages, administrations publiques) peut affecter les revenus dont il dispose à deux types d'emplois: la consommation courante et l'épargne. L'épargne est la part du revenu qui n'est immédiatement consommée . Elle peut être utilisée par l'épargnant pour financer ses propres investissements ou pour effectuer des placements. Lorsqu'un agent économique veut réaliser un investissement , il dispose pour le financer , de l'épargne qu'il a pu accumuler. Si cette épargne n'est pas suffisante, il la complète en empruntant. Au niveau de l'économie nationale, chaque année, 'ensemble de l'épargne constituée permet de financer l'ensemble des investissements réalisés, les placements des uns permettant de financer les investissements des autres. Le niveau global de l'épargne conditionne ainsi celui des investissements. Prenons deux exemples: celui des ménages et celui des entreprises. *Un ménage qui souhaite construire une maison financera cette construction par son épargne ( c'est ce que l'on appelle "l'apport personnel"),et, pour le reste, par des emprunts contractés auprès d'établissements de crédit qu'il remboursera au cours des années suivantes. Si ce ménage pouvait financer intégralement sa construction sur son épargne sans recours extérieur, on dira qu'il dispose d'une capacité de financement, dans le cas du recours au crédit, il est dans la situation de besoin de financement. *Une entreprise qui veut réaliser des investissements productifs doit elle aussi dégager de l'épargne: c'est ce qu'on appelle son autofinancement. Pour assurer son autofinancement, une entreprise doit faire des bénéfices. Ces bénéfices lui permettent également de contracter des emprunts complémentaires pour le financement de l'investissement après des ménages ou des banques: les uns comme les autres seraient, en effet, réticents à prêter de l'argent à une entreprise qui ne ferait pas de bénéfices et risquerait de ne pas pouvoir rembourser un jour les fonds prêtés. Un niveau convenable de bénéfices est donc une condition indispensable au développement des investissements productifs et donc à l'accroissement de la richesse nationale. Comme un ménage, une entreprise peut se trouver dans la situation de capacité de financement ou de besoin de financement. C'est ce dernier cas qui est le plus fréquent. 7. Quels sont les principaux instruments d'épargne des ménages ? L'épargne des ménages ne constitue pas toujours une source de financement des investissements : si par exemple, un ménage garde son épargne sous forme de billets de banque, cachée sous un matelas, ou s'il l'utilise pour acheter des pièces d'or, il ne contribue pas directement au financement de l'investissement. En revanche, l'épargne des ménages peut être orientée vers des investissements par plusieurs canaux: • Souscription directe par les ménages à des emprunts émis par l'Etat ou par les entreprises; 8. Qu'est-ce qu'un taux d'intérêt ? Lorsqu'un particulier prête de l'argent, par exemple en achetant une obligation ou en effectuant un dépôt dans une banque ou dans une caisse d'épargne , il veut que cette épargne lui rapporte un certain intérêt. Inversement, lorsqu'un particulier ou une entreprise emprunte de l'argent, il sait qu'il devra payer un intérêt sur la somme empruntée. Le taux d'un placement ou d'un prêt dépend de divers éléments: • Sa durée: le taux est en général plus bas pour des prêts ou des placements à court terme que pour des prêts à long terme. Cette différence correspond au coût pour le prêteur de l'immobilisation de ses fonds pour une durée plus longue. • Sa sécurité: celle-ci dépend de la qualité de l'emprunteur; le taux d'intérêt est d'autant plus bas que la sécurité du prêt est plus grande. Ainsi dans les Etats de droit, les emprunts de l'Etat présentent une sécurité absolue pour le souscripteur , aussi bien pout le paiement des intérêts que pour le remboursement du capital: ils sont émis à des taux d'intérêt en général inférieurs à ceux des entreprises privées. IV. LA MONNAIE La monnaie est constituée par l'ensemble des moyens de paiement dont disposent les agents économiques pour régler leurs transactions .Elle permet d'effectuer un paiement immédiat. Les formes de la monnaie sont multiples: pièces, billets, cartes de crédit. 1. Quelles sont les fonctions et formes de la monnaie ? a) Les trois fonctions de la monnaie sont: • c'est un intermédiaire des échanges, La plupart des sociétés sont passées, au cours de l'histoire de l'échange de produits contre produits (c'était le troc), à l'utilisation de ce bien particulier, reconnu et accepté par tous et destiné à faciliter les échanges (monnaie d'échange) et qui permet de mesurer et comparer des biens et des services très différents. C'est donc aussi une unité de compte qui permet d'établir le prix de chaque bien. La monnaie détermine ainsi une échelle générale des prix entre tous les biens. La monnaie est enfin un instrument de réserve de valeur, un instrument d'épargne. b) Les formes de la monnaie • la monnaie divisionnaire (pièces ou monnaie métallique), • la monnaie fiduciaire (billets de banque acceptés par tous, en lesquels tout le monde a confiance), • la monnaie scripturale qui correspond aux transferts d'un compte bancaire à un autre par simple jeu d'écriture (manuelle ou électronique). L'histoire de la monnaie depuis des siècles montr un processus constant de dématérialisation puisque les billets ont d'abord acquis la prépondérance face aux monnaies métalliques. Puis les chèques ont succédé (dans la deuxième moitié du XXe siècle ) aux billets comme principal instrument de règlement des échanges. Enfin, une monnaie électronique tend à supplanter aujourd'hui l'usage des chèques. Cette monnaie électronique consiste en l'utilisation des cartes de paiement. 2. Comment crée-t-on la monnaie? a) Le processus de création monétaire : De nos jours, les banques ne sont plus de simples intermédiaires qui prêtent des fonds à partir des dépôts reçus. Elles créent aussi de la monnaie lorsqu'elles accordent des crédits. A l'origine, les banques ne prêtaient qu'à hauteur du montant de monnaie métallique détenue à leur actif. Ainsi lorsqu'un dépôt d'or était effectué pour une durée d'un an par exemple, la banque pouvait prêter cette somme pour une durée inférieure. Les banques s'aperçurent que rarement leurs stocks de monnaies métalliques (or, argent) descendaient en dessous d'un certain seuil puisqu'une partie des sommes prêtées revenait toujours dans leurs caisses sous forme de dépôts. Les banques décidèrent alors de prêter une nouvelle fois ces encaisses, donc d'accorder de nouveaux crédits, sans prendre trop de risques, puisque les dépôts se reconstituaient dans les comptes des nouveaux emprunteurs. Ainsi, les banques prêtaient plusieurs fois les mêmes sommes. Chaque déposant considérait ses dépôts comme disponibles alors qu'ils étaient à l'origine de nouveaux crédits (mais aussi de nouveaux dépôts). Il y avait ainsi une création monétairepuisque les moyens de paiement dont pouvaient disposer les individus étaient bien supérieurs aux encaisses métalliques ou, plus tard , aux billets en circulation dans l'économie quand ceux-ci ont eu la prépondérance sur la monnaie métallique. De nos jours, les banques ne prêtent même plus à partir d'un minimum de dépôts préalables. Elles créent de la monnaie en accordant des crédits et ce sont ces crédits qui entraînent les dépôts dans les banques. Concrètement, comment une banque crée-t-elle de la monnaie ? Une banque à Conakry accorde un crédit de 100 000 francs guinéens à Mamadou. Elle écrit sur du papier ou sur un écran d'ordinateur deux opérations symétriques: à son passif, elle inscrit les 100 000 francs que Mamadou est autorisé à retirer sur le compte qu'elle lui a ouvert; à son actif, elle inscrit la reconnaissance de dette de Mamadou. Le bilan de la banque est: actif : créance sur Mamadou : 100 000. passif : dépôt (compte de Mamadou):100 000 . Le bilan de Mamadou est: actif compte courant bancaire: 100 000. dette auprès de la banque : 100 000. La banque a donc créé sa propre monnaie. Il n'a pas eu d'épargne préalablement au crédit. La banque n'a pas forcément eu besoin de détenir dans ses caisses la somme prêtée. Elle a créé de nouveaux moyens de paiement qui vont circuler dans l'économie. b) Qui peut créer la monnaie ? La création monétaire est assurée dans bien des pays par trois catégories d'agents: les banques, comme dans l'exemple ci-dessus, la Banque Centrale et le Trésor Public. *Les banques, par les opérations de crédit sont une source majeure de création monétaire. *La Banque centrale détient, en principe, le monopole d'émission des billets (c'est la fameuse « planche à billets »). Il s'agit ensuite de la monnaie scripturale qu'elle peut créer selon les mêmes mécanismes que la création monétaire des banques, c'est-à-dire lorsqu'elle transforme une créance en moyen de paiement (on parle de monétisation d'une créance). La Banque centrale crée de la monnaie scripturale au profit des banques lorsqu'elle leur achète les créances qu'elles détiennent (créances sur les particuliers, les entreprises ou le Trésor).Elle peut ainsi pratiquer le réescompte. Exemple, une société X doit une somme d'argent à une société Y; si X signe donc une reconnaissance de dette ; si Y a besoin de cette somme avant l'échéance, elle peut porter ce papier (effet de commerce, traite) à sa banque qui lui échangera contre des moyens de paiement disponibles immédiatement (moyennant un prix qui est le taux d'escompte) . Celle-ci peut aussi créer directement de la monnaie au profit du Trésor public en lui accordant des avances. Enfin, la Banque centrale crée de la monnaie, en l'occurrence de la monnaie nationale, en contrepartie des devises étrangères (qui sont des créances sur l'extérieur) apportées par les banques et provenant des clients. C'est pourquoi il est important que les opérateurs économiques n'agissent pas en dehors des circuits bancaires. Le Trésor public qui est l'agent financier de l'Etat, une sorte de « caissier », crée aussi dans une certaine mesure de la monnaie. En définitive, la création monétaire repose donc sur la transformation des créances en moyens de paiement. Les contreparties de la monnaie représentent alors l'ensemble des créances qui ont permis la création monétaire durant une certaine période. Les créances sur l'économie (crédits aux particuliers et aux entreprises), les créances sur le Trésor et les créances sur l'étranger sont les trois contreparties de la masse monétaire. c) Limites de la création monétaire Si une banque crée aussi facilement de la monnaie par le crédit qu'elle accorde, il y a des limites à ce pouvoir de création monétaire que je vais énumérer rapidement. • risque de ne pouvoir faire face à des demandes de conversion en billets de la part des déposants; 3. Qu'appelle-t-on masse monétaire ? nb. pour évier des répétitions et revenir à plus de simplification, je ne vais énumérer tous les agrégats monétaires distingués par les spécialistes. Ces agrégats sont un regroupement (en catégories) établi de façon conventionnelle de tous les actifs monétaires qui sont des moyens de paiement immédiats mais aussi des actifs non monétaires (épargne par exemple). Les agrégats s'imbriquent les uns dans les autres pour former la masse monétaire. La masse monétaire d'un pays est donc l'ensemble des moyens de paiement dont disposent les ménages, les entreprises, les administrations pour effectuer des achats de biens et de services. On a vu que l'Etat n'est le seul à pouvoir créer la monnaie. Certes, il est le seul à avoir le droit d'émettre des pièces et des billets et à les mettre en circulation par l'intermédiaire de la Banque centrale, mais on a vu aussi le rôle des banques dans la création monétaire en compte bancaire. A ce sujet, on a dit que lorsqu'une banque, par exemple, ouvre un crédit à une entreprise ou à un particulier, elle crée de la monnaie, puisqu'elle permet au bénéficiaire de ce crédit d'acheter des biens et des services en tirant sur son compte bancaire. Créer trop de monnaie, c'est réduire la valeur de cette monnaie. En effet, si on injecte dans l'économie une quantité de monnaie supplémentaire sans que le produit national (biens et services disponibles), s'accroisse, l'argent supplémentaire dans l'économie, va se traduire par une augmentation des prix (inflation). La valeur de la monnaie diminue. Pour qu'il n' y ait pas inflation, il faut que la création monétaire ne progresse pas plus vite que le produit national. C'est pourquoi tout gouvernement qui souhaite éviter l'inflation doit limiter l'augmentation de la masse monétaire au delà des besoins de l'économie. La valeur du franc guinéen détermine aussi le prix à payer pour acheter les produits ou services étrangers. En effet, tout achat de produits ou services étrangers oblige la Guinée à régler en monnaies étrangères (ou en devises). Par exemple, quand un ménage guinéen achète une voiture, il doit payer le concessionnaire de la marque en francs guinéens. Mais ce concessionnaire doit payer le constructeur étranger en monnaie étrangère. De même pour approvisionner les stations services, les nationaux doivent régler en dollars leurs fournisseurs étrangers; Le prix (en francs) auquel un Guinéen peut acheter une devise étrangère est appeler le taux de change. La situation guinéenne est des plus confuses sur ce point avec la multiplicité du change parallèle conduisant à une dépréciation qui doit arranger des trafics divers. Ainsi, en septembre dernier, le cours du Franc guinéen était le suivant (26.09.08) pour quelques monnaies: - Euro 6400, Les cours pratiqués en change parallèle contribuent à déprécier le Franc guinéen. En règle normale, un pays doit éviter la dépréciation de sa monnaie par rapport aux monnaies utilisées dans le commerce international. Sinon, ses achats à l'étranger lui coûtent plus cher. 4. Le marché monétaire Le marché monétaire représente le marché des capitaux à court terme alors que le marché financier correspond aux capitaux à long terme (la bourse). Le marché monétaire comprend deux compartiments: le marché interbancaire réservé aux banques et le marché des titres courts sur lequel, banques, entreprises ou Etat peuvent émettre ou échanger des titres négociables (de 10 jours à 7 ans). La création de billets de trésorerie (pour entreprises), de certificats de dépôts (pour les banques) et de bons du Trésor négociables donne l'accès au marché des capitaux à court terme à ces agents. L'ouverture du marché à l'ensemble des investisseurs, permet aux banques de satisfaire leurs besoins de liquidité bancaire sans s'adresser à d'autres banques. 5. Politique monétaire a) Quelle définition et quels objectifs ? Avec la politique budgétaire, la politique monétaire est l'un des principaux instruments dont disposent les responsables politiques d'un pays. Définir une politique monétaire est une obligation pour n pays, car la production de moyens de paiement, c'est-à-dire la création monétaire, ne peut pas être laissée à la seule initiative des agents privés. La politique monétaire consiste avant tout à fournir les liquidités nécessaires au bon fonctionnement et à la croissance de l'économie tout en veillant à la stabilité de la monnaie. La quantité de monnaie en circulation dans une économie ne doit ni être trop faible ni trop abondante Les objectifs de la politique monétaire rejoignent ainsi les objectifs de la politique économique que sont la croissance et la stabilité interne de la monnaie (afin d'éviter l'inflation).Mais la politique monétaire ne peut pas agir directement sur ces objectifs. En revanche, elle peut agir efficacement sur certaines variables de l'économie qui elles-mêmes influencent les objectifs de croissance et de stabilité des prix. Ces variables, comme la masse monétaire par exemple, sont appelées des « objectifs intermédiaires »: (objectifs quantitatifs, objectifs de taux d'intérêt et objectifs de change). b) Les objectifs et instruments de la politique monétaire **objectifs : - objectifs quantitatifs (taux de croissance de la masse monétaire par exemple); **instruments : - encadrement du crédit, V- L'ECONOMIE DE MARCHÉ La loi de l'Offre et de la Demande, sur un marché, constitue l'un des mécanismes essentiels d'une économie où les acteurs économique agissent librement. Cependant, ce mécanisme n'est simple qu'en apparence. Plusieurs conditions doivent être remplies pour assurer un bon ajustement entre l'offre et la demande. 1. Quels sont les mécanismes de régulation du marché ? Le marché est le lieu de rencontre entre l'offre et la demande. On appelle offre d'un bien ou d'un service déterminé la quantité totale de ce bien ou de ce service qui est produite (ou importée) et mise en vente. On appelle demande de même bien ou service la quantité totale que les ménages, les entreprises et les administrations veulent acquérir. Il est naturellement souhaitable qu'il y ait un équilibre: si, en effet, l'offre d'un produit est supérieure à la demande, elle ne pourra pas être totalement écoulée et si, au contraire, l'offre est inférieure à la demande, c'est celle-ci qui ne pourra pas être totalement satisfaite. L'ajustement entre l'offre et la demande se fait de plusieurs manières: - En premier lieu, il peut exister une certaine flexibilité de l'offre, car les entreprises peuvent utiliser leur équipement d'une manière plus ou moins intensive et augmenter ou diminuer ainsi leur production pour l'adapter à la demande. De même, l'adaptation de l'offre à la demande peut parfois se faire par une variation des importations (en plus ou moins) ou par des stocks. Mais cela suppose qu'il existe une véritable organisation des marchés. - L'équilibre du marché peut en second lieu être assuré par des interventions de l'Etat: si, par exemple; la demande d'un produit (comme l'essence) est supérieure à l'offre, l'Etat peut chercher à en freiner la demande. Si, au contraire, c'est la demande d'un produit qui est inférieure à l'offre (cela peut être le cas de certains produits agricoles), l'Etat peut décider de constituer des stocks, de procéder à des distributions gratuites, ou d'exporter le surplus à des prix relativement bas. Tout ceci suppose évidemment des organisations cohérentes. 2. Comment le marché fait-il varier les prix ? L'ajustement sur le marché peut enfin être assuré par le biais d'une variation des prix : - premier exemple: l'Offre d'un produit est nettement supérieure à la Demande. Dans ce cas, les entreprises, pour écouler leur production, seront amenées à baisser les prix. La demande du produit aura alors tendance à augmenter. En même temps, la production et la vente de ce produit étant devenues moins rentables pour les entreprises, un certain nombre d'entre elles abandonneront cette production et l'offre diminuera. La conjugaison des deux phénomènes permettra de rétablir l'équilibre (Offre-Demande) à un niveau de prix plus bas. - deuxième exemple: la demande d'un produit est supérieure à l'offre. La concurrence entre les acheteurs (les demandeurs) entraîne alors une hausse de prix. Mais cette hausse conduira certains acheteurs à renoncer à leur achat et, par conséquent, le nombre de demandeurs va diminuer. Parallèlement, la fabrication du produit étant devenue plus rentable pour les entreprises, celles-ci augmenteront leur capacité de production. L'équilibre (demande-offre) se rétablira donc à un niveau de prix plus élevé. 3. Pourquoi la concurrence est-elle indispensable ? La concurrence favorise les entreprises les plus dynamiques et les mieux gérées. Elle les oblige à améliorer constamment la qualité de leurs produits, à être attentives à leurs prix, à moderniser leurs équipements, bref à rechercher en permanence les meilleures conditions de production possibles. La concurrence est donc nécessaire au bon fonctionnement de l'économie de marché. En effet, en l'absence de concurrence entre les entreprises (par exemple, s'il n'y a qu'une seule entreprise ou s'il y a entente entre entreprises d'un secteur), la loi de l'offre et de la demande risque de jouer à sens unique: les prix augmenteront lorsque la demande sera supérieure à l'offre, mais ils ne baisseront pas dans le sens inverse , car les entreprises préfèreront diminuer leur production, plutôt que les prix. L'ouverture des frontières contribue aussi à maintenir un climat de saine concurrence, à la condition bien entendu que les agents économiques étrangers ne bénéficient pas d'avantages artificiels par rapport aux agents économiques nationaux et que cette ouverture ne soit pas à sens unique. 4. Quel est le rôle des intermédiaires ? On entend souvent critiquer « les intermédiaires »,à qui on reproche d'être responsables de la hausse des prix. En réalité, même si leur organisation et leur efficacité ne sont pas toujours parfaites, les intermédiaires, c'est-à-dire les « agents de la distribution », jouent un rôle essentiel de liaison entre les producteurs et les consommateurs, et ce rôle, comme celui des autres agents économiques , doit être rémunéré. Les principales fonctions remplies par les intermédiaires de la distribution sont les suivantes: - Une fonction de transport et de répartition des produits : il est plus commode pour un consommateur de trouver de la tomate dans le marché de son quartier que d'aller l'acheter chez le producteur dans un village lointain; - Une fonction d'assortiment : il est plus commode pour un consommateur de pouvoir faire tous ses achats sur un marché ou dans un même magasin, de pouvoir choisir au même endroit entre un grand nombre de variétés , que de visiter successivement des dizaines de producteurs différents en des lieux différents; - Une fonction de stockage et de financement : les intermédiaires financent en effet des stocks de produits très variés qu'ils tiennent à la disposition des consommateurs et qu'ils ne peuvent écouler du jour au lendemain; - Une fonction de service : Les intermédiaires ne se contentent généralement pas, en effet, de distribuer des marchandises, mais ils y ajoutent souvent une certaine « valeur » en fournissant des conseils, des facilités de paiement, des services après-vente, etc. - Une fonction de transmission : connaissant les besoins et les goûts de leur clientèle, ils orientent la production en passant commande à l'avance des produits qu'ils distribuent. Par leur intermédiaire, le consommateur influence la production et réduit ainsi les pénuries et les gaspillages. 5.Quel est le rôle du consommateur? Le bon fonctionnement d'un système économique comme celui d'un pays ne dépend pas seulement de l'efficacité et du dynamisme des producteurs et des distributeurs. Il dépend aussi de la manière dont chacun de nous joue son rôle de consommateur. Pour que les producteurs et les distributeurs n'abusent pas de leur pouvoir , par exemple en pratiquant des prix excessifs ou en vendant des produits de qualité médiocre, il faut qu'ils trouvent en face d'eux des consommateurs qui s'informent, qui comparent et qui choisissent. Dans le domaine de la consommation comme dans beaucoup d'autres, la liberté de choix doit s'accompagner de discernement. Ce sont trop souvent, en tous pays, de nombreux onsommateurs qui ne comparent pas les prix, qui achètent des produits par habitude, qui se laissent influencer par des publicités fallacieuses ou des promotions trompeuses. C'est pourquoi dans certains pays , des organisations de consommateurs et leurs publications ,jouent un rôle important pour améliorer l'information des consommateurs, développer leur esprit critique, défendre leurs intérêts et contribuer ainsi au renforcement du « pouvoir es consommateurs ». Dans une économie de marché, chacun peut donc, à son niveau et dans le cadre d'un Etat de droit, avoir une action efficace sur le fonctionnement du marché. Il est vrai que cette bataille est encore loin d'être à armes égales entre consommateurs d'une part et, d'autre part producteurs et distributeurs. Le constat qui demeure est que l'entreprise doit progresser grâce à la concurrence et que le consommateur doit pratiquer une «autodéfense économique » permanente, témoignage de sa liberté et de son sens de responsabilité. VI. RÔLE DE L'ETAT NB. Je rappelle que j'avais insisté, au départ de ces entretiens, sur le fait que ceux-ci ne traiteraient que des mécanismes économiques et n'étaient nullement entrepris pour servir de «conseils » à un gouvernement. Il s'agit, dans mon esprit, de permettre au citoyen lambda de comprendre les mécanismes élémentaires de l'économie. Dans ce point , je serai bref car il ne s'agit pas d'une présentation institutionnelle de l'Etat mais d'indiquer comme on le fait pour d'autres agents, son rôle économique. Les buts de la politique gouvernementale sont parfois résumés en un raccourci tel que « l'intérêt général du pays » ou « le bien-être de la population. Ce but global se compose d'une multitude de buts plus précis, par exemple, le maintien de l'ordre public, la préservation de la liberté d'expression et de choix, la réduction des tensions sociales, la défense du pays contre les agressions extérieures, l'élévation du niveau de vie de la population et l'amélioration de la santé et de l'éducation. Tout ceci ne peut se dérouler correctement que dans le cadre d'un Etat de droit où le gouvernement doit conserver le soutien des électeurs pour sa politique de développement économique et social de la nation. Dans un pays en développement , l'Etat étant le secteur institutionnel, supposé le mieux organisé, ne peut pas totalement se dégager du domaine économique. Sans tomber dans l'étatisation absolue de l'économie comme ce fut le cas, au cours des années 60 et 70, l'Etat en développement comme en Guinée doit: *Stabiliser le cadre macroéconomique (le cadre global) pour devenir compétitif, en maîtrisant l'inflation, en réduisant les dépenses improductives, les déséquilibres budgétaires et les déficits de la balance des paiements, en mettant en place les infrastrutures économiques et sociales, supports indispensables au développement et en oeuvrant à la réduction de la pauvreté. Le PNB par habitant demeure encore très faible dans nombre de pays africains comme la Guinée où il d' environ, 370 dollars US; * Réduire la taille du secteur public en ne s'accaparant pas de la totalité du secteur marchand pour les services de base ; * Réformer le cadre règlementaire pour libéraliser les activités économiques et promouvoir la libre entreprise; *Bien gérer les affaires publiques en instituant la transparence de l'Etat et en informant les citoyens des décisions publiques et de leurs justifications; la simplification des procédures administratives, budgétaires et des investissements; la responsabilisation des agents de l'Etat; la lutte contre la corruption qui gangrène tous les rouages de l'Etat et de l'économie; la liberté individuelle et collective par une presse libre; 'indépendance du système judiciaire qui ne doit pas subir de pressions extérieures. Cette redéfinition du rôle de l'Etat, par exemple, en Guinée, peut le conduire à jouer avec plus d'efficacité le rôle classique d'un Etat dans l'économie. En effet, l'Etat doit faire face à des dépenses permanentes pour assurer le fonctionnement des services publics. Comme, il arrive aux particuliers de faire des choix dans leurs dépenses possibles (achats de meubles ou de voitures par exemple) ; de même , le parlement et le gouvernement donnent, selon les besoins, une priorité à certaines dépenses : par exemple, l'éducation, l'énergie, le logement, la défense nationale, etc. Chaque année, les dépenses et les recettes de l'Etat sont regroupées dans un seul document: le budget de l'Etat. Le projet de budget est préparé par le gouvernement et présenté aux parlementaires, pour (en principe) être examiné, modifié et approuvé avant la fin de chaque année pour l'année suivante. Le gouvernement rend compte au Parlement de l'exécution du budget. ** Les secteurs des grandes dépenses de l'Etat sont habituellement les suivants: - Education et culture, - Politique sociale (santé, emploi, urbanisme, logement), - Défense nationale, - Action économique (aides aux investissements dans différents secteurs économiques, aux exportations, aux collectivités territoriales), - Services généraux du pays (police, justice, etc.). ** Les recettes de l'Etat : pour payer les fonctionnaires, acheter des fournitures, réaliser des travaux , verser différentes prestations ou des aides économiques, il faut des moyens financiers. Ceux-ci proviennent d'impôts et de taxes diverses mais également de la participation de l'Etat dans l'exploitation de ressources naturelles du pays. L'autre source non négligeable de recettes des Etats africains est constituée par l'endettement extérieur sur lequel je reviendrai plus amplement. Le recours aux bailleurs de fonds extérieurs s'est tellement banalisé en Afrique que de nombreux dirigeants de ce continent ont fini par donner à l'Extérieur une image de continent de « quémandeurs ». Il faudra donc revenir sur cette question. L'objet de ce passage était d'esquisser la place de l'Etat dans la compréhension des problèmes économiques. Pour que l'Etat joue pleinement ses différentes fonctions dont l'économique, il faut absolument que les gestinnaires publics, du sommet à la base de l'Etat cessent de considérer les caisses de deniers publics comme des sources d'enrichissement privé. VII. LES RELATIONS ECONOMIQUES AVEC LES LES PAYS ETRANGERS NB. Je rappelle pour ceux qui n'auraient pas pris ces entretiens dès le départ de ne pas être surpris de la très grande simplication que j'adopte dans les lignes qui suivent. C'est au large public des citoyens lambda que je m'adresse. Aucune économie ne vit en vase clos. Chaque pays achète, (c'est- à- dire importe) et vend, (c'est- à- dire exporte) à l'étranger des biens et des services. On appelle « échanges extérieurs » ces échanges de marchandises, de services et de capitaux entre, par exemple un pays donné et les pays étrangers. 1. Les échanges extérieurs sont- ils profitables ? Ces échanges sont devenus indispensables et même avantageux pour les uns et pas toujours pour les autres. Leur développement tient à deux raisons principales: - D'une part, chaque pays a absolument besoin de se procurer à l'extérieur des produits dont il ne dispose pas sur son propre sol (matières premières, produits industriels, pétrole, etc. ); - D'autre part, chaque pays a intérêt à se spécialiser dans certains types de productions pour lesquelles il dispose d'avantages naturels. C'est ce que certains économistes ont appelé l'"avantage comparatif". Ce concept montre que dans un contexte de libre- échange, chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production où il est le plus apte comparativement à ses partenaires pour accroitre sa richesse nationale. Cette production est celle pour laquelle, il détient un « avantage comparatif ». Pour la Guinée par exemple, comme pour d'autres pays en développement il ne peut s'agir que de produits agricoles et miniers. Ces pays exportent donc ces matières premières pour pouvoir acheter en contrepartie aux pays industriels d'autres biens. Malheureusement dans les échanges entre pays industriels et pays en développement, on assiste périodiquement, selon les produits, à de dramatiques détériorations des termes de l'échange. Les termes de l'échange d'un pays se détériorent lorsque les prix des produits qu'il exporte évoluent moins favorablement que les prix des produits qu'il importe. Par exemple si les prix des importations augmentent plus vite que les prix des exportations (c'est souvent le cas des pays africains), il y a détérioration des termes de l'échange. Même s'il existe ici ou là des associations de producteurs pour obtenir des prix rémunérateurs. L'évolution qu'on constate, montre que plus les prix des produits industriels importés dans les pays en développement augmentent, plus les recettes d'exportation des matières premières de ces derniers baissent. Cela signifie que malgré les efforts d'organismes spécialisés; travaillant sur ces questions, les produits qu'exportent les pays en développement ne sont pas toujours payés à leur « juste valeur » et ce qu'on appelle le commerce équitable n'est, encore, que très embryonnaire. Le pourquoi alors du commerce extérieur est que la mondialisation de l'économie ne permet plus à des pays de vivre en autarcie. Pour répondre donc à la question de départ : « les échanges extérieurs sont- ils profitables? », la réponse est variable. Pour les pays industriels à productions diversifiées, ces échanges sont souvent très largement profitables même s'il existe des secteurs déficitaires dans la struture de leur commerce extérieur. Pour les pays en développement, les échanges extérieurs se soldent assez souvent par des situations de déficit commercial. Par exemple, selon le World Development Indicators database, d'avril 2006. Les exportations et les importations guinéennes de biens et services (en % de PIB) on évolué comme suit en 2000, 2004, 2005: + Exportations, respectivement: 23, 6%, 21, 8% et 33, 1%. + Importations, respectivement:28, 7%, 26, 1% et 36, 3%. Cette évolution montre que les recettes (exportations) demeurent inférieures aux dépenses (importations). Par conséquent, les échanges extérieurs ne sont pas profitables pour la Guinée. Cest du reste une donnée structurelle de l'économie guinéenne. 2. Quelles sont les principales dépenses et recettes extérieures ? * *Les dépenses extérieures se rangent en plusieurs catégories dont les principales sont: + Les importations de marchandises (matières premières énergies, produits industriels, etc. ); + L' achat de services divers (par exemple les dépenses faites par les touristes du pays à l'étranger); + La rémunération des investissements étrangers dans le pays et les intérêts payés sur des emprunts contractés à l'étranger; + Les transferts à l'étranger d'une partie des salaires des travailleurs immigrés dans le pays; + Les dons et prêts publics et privés faits par un pays à des pays étrangers, etc. * * Les recettes extérieures sont constituées par: + Les produits des exportations de marchandises; + La vente de services à des étrangers (par exemple les dépenses des touristes étrangers dans le pays); + Le revenu des investissements et prêts du pays à l'étranger; + Les dons et prêts reçus par les pays en développement et qui d'ailleurs posent le lancinant problème de la dette extérieure, etc. 3. Qu'est- ce que la balance commerciale ? Au cours d'une période déterminée, les échanges commerciaux d'un pays peuvent être équilibrés ou déséquilibrés. La balance commerciale qui enregistre les flux de marchandises, permet de mesurer cet équilibre ou ce déséquilibre. Elle est constituée par la comparaison en valeur de l'ensemble des marchandises exportée et importées. Lorsque la valeur des exportations est égale à la valeur des importations, on dit que la balance est équilibrée, c'est la situation d'équilibre commerciale. Si les exportations sont supérieures aux importations, la balance est excédentaire, c'est la situation d'excédent commercial. La situation opposée correspond à un déficit commercial (solde négatif de la balance commerciale). La notion de commerce extérieur correspond stricto sensu aux échanges de marchadises, même si on l'emploie parfois dans un sens plus large (ensemble des biens et services échangés). Pour éviter les confusions avec des balances voisines, il faut savoir que: * La balance commerciale se compose des importations de marchandises et des exportations de marchandises et dégage un solde ( + , =, - ); * La balance des transactions courantes (désignée aussi balance des opérations courantes, balance des paiements courants, balance courante), regroupe la balance commerciale et la balance des invisibles qui recense l'ensemble des échanges de biens immatériels avec l'extérieur (transports, assurances, tourismes services liés aux échanges de technologie etc.). Cette balance permet de mesurer plus exactement la santé des échanges extérieurs du pays. Le solde de la balance des transactions courantes peut être très différent de celui de la balance commerciale. * La balance des paiements regroupe surtout deux grandes balances, la balance des transactions courantes et la balabce des capitaux à long et à court terme. Pour ce qui conerne les exportations de marchandises guinéennes, il s'agit essentiellement de produits miniers (bauxite, aluminium, diamants, or, )et de produits agricoles (bois, café, caoutchouc, cacao) ainsi que de produits de la pêche. Mais il s'agit pour ces produits agricoles, de volumes nettement moindres que ce qu'on peut observer dans un pays voisin comme la Côte d'Ivoire. Il arrive des années où l'impact de la hausse du prix de certains produits comme le pétrole se fasse sentir sur la structure du commerce extérieur de certains pays. Ce fut le cas des années 70 et 80 et même bien après pour d'autres. 4. Quelles peuvent être les chances des pays africains dans la mondialisation de l'économie ? Il faut placer ici, au premier plan des préoccupations, l'intégration spatiale régionale, pour donner des chances à l'économie africaine dans la compétition mondiale. Depuis les indépendances, les souhaits d'unions ou d'associations politiques n'ont pas manqué mais les réussites de taille sont rares. Certains regroupements à caractère économique semblent avoir ouvert la voie à une intégration régionale susceptible d'affronter la mondialisation avec plus de force. En Afrique de l'Ouest, quinze Etats ont créé en 1975, la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour promouvoir l'intégration économique, sociale et culturelle. Mais l'hétérogénéité des structures économiques et sociales de ce vaste espace est encore loin de donner l'impulsion nécessaire à une rapide intégration à l'économie mondiale. Sept Etats francophones et la Guinée Bissau à monnaie unique ( le Franc CFA), tout en étant membres de la CEDEAO, ont réalisé une intégration plus avancée dans le cadre de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). C'est un cadre potentiel d'intégration à l'économie mondiale. <B< et Orientale Afrique>, existent des accords commerciaux régionaux tels le COMESA (Marché commun de l'Afrique orientale et australe), la CAE (Communauté de l'Afrique de l'Est), le RIFF (Regional Integration Facilitation Forum), la SADC ( Communauté du Développement de l'Afrique Australe) et la SACU (Union Douanière d'Afrique Australe). C'est en développant ces différentes intégrations régionales que les pays africains seront mieux armés pour accéder aux marchés extérieurs avec plus de possibilités. En effet, malgré l'existence de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), le protectionnisme réel des pays industriels handicapent bien des exportations agricoles africaines. Même les situations dites de préférence (Accords de Lomé, UE- ACP) n'ont pas réduit totalement les difficultés éprouvées par les pays africains. Les produits miniers subissent également la loi des pays industriels. Enfin, les chances des pays africains dans la mondialisation peuvent tenir à des variables qu'ils doivent mettre en valeur: * les facteurs naturels propices à la production agricole, pour ceux qui en sont dotés; *la mise en place d'infrastructures économiques et sociales, supports du développement; * l'éducation et la formation professionnelle den la jeunesse. Un pays peut devenir riche par la qualité de ses hommes. Par Ansoumane Doré, Dijon, France |
CULTURE
Introduction
Cette introduction aurait pu être inscrite en exergue à tout ce survol "Tout sur la Guinée", comme ramarque générale et mise au point. Ce survol est globalement, un regard subjectif, parfois connoté de ceux qui ont écrit notre histoire ou par ceux qui ont tété le lait de la reproduction du discours du maître (Jacque Lacan); il y a certes des exceptions comme par exemple Bernard Mouralis, amadou Koné et d'autres, dans le domaine de la critique de la littérature africaine. C'est dire que contrairement à ce qui s'est produit dans les domaines de l'Histoire, de la Philosophie, la littérature africaine est loin d'avoir été décolonisée par des chercheurs qu'ils soient africains ou non. Les Kizerbo, Ibrahima Baba Kaké en Histoire, Paulin Hountondji, Félicien Eboussi Boulaga, ont depuis plusieurs décennies dépoussiéré leurs champs des fantames européo-centristes des études précédentes qui avaient formaté et "mis en enclos" (Kossie Efoui) les productions culturelles de nos peuples.
Notre souci ici c'est dans l'urgence, susciter la curiosité, ensuite l'esprit critque et après insiter les plus jeunes à poursuivre la recherche des aînés, comme Cheick Anta Diop qui a libéré l'égyptologie, voire l'Histoire, des griffes de "ceux qui avaient vaincu sans avoir raison" (Cheik Hamidou Khan). Sur ce site, il serait pour votre serviteur un excès de modestie pour ne pas rectifier un "oubli" grotesque de deux oevres littétaires (il doit y en avoir des brassées), inconnues des radars des "africnistes" dont le fond de commerce ne pouvait pas se payer de méventes. il s'agit d'abord de ce merveilleux romn de notre compatriote, Thierno Djibi thiam, "Ma soeur la panthère", d'une part et de Chaîne, écrit par votre serviteur, deuxième roman (jusqu'en 1974) d'un Noir à avoir été nominé pour le Goncourt, après Batouala, premier Goncourt obtenu par un Noir. Pour Chaîne, voici le lien de Wikipédia qui prouv que je ne souffre pas d'hallucination. Vous remarquerez que dans le numéron de Notre librairie conscré à Guinée, Monenembo a charitablement rappelé à l'existence de ce roman maudit, heureusemet par seuls les démons du négationisme, roman étudié seulement en licence dans toutes les universités dignes de ce nom, en Amérique comme en Afrique. A lexception notable de la Guinée. voici le lien de Wikipédaia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sa%C3%AFdou_Bokoum
LITERATURE
Notre librairie
Revue du Livre : Afrique noire, Maghreb, Caraïbes, Océan Indien L'Harmattan. Paris. 2005. 175 p. Ave le concours du Ministère des Affaires étrangères et du Ministère de la Coopération N° 88/89 Juillet-septembre 1987. 203 pages
Littérature guinéenne
Sommaire
Editorial — Guinée 1987 : “De l'enfant noir aux écailles du ciel”
Tierno Monenembo “La Guinée aussi”
- Charles-Pascal Tolno “Une identité qui se cherche”
- Un riche patrimoine historique et culturel
- Aly-Gilbert Iffono “Brève histoire de la Guinée”
- Malick Soumah “La littérature orale”
- Abdoul Sy Savane “La poésie pastorale peule”
- Djibril Tamsir Niane & Lilyan Kesteloot “Autour de Soun Jata”
- Mohamed Lamine Sano “Proverbes”
- Mohamed Condé “La chanson dans la tradition orale”
- Yaya Mane “La littérature arabo-islamique d'expression pular”
- L'émergence de l'écriture
- Jacques Chevrier “Un écrivain-fondateur : Camara Laye”
- Une longue parenthèse
- Bernard Mouralis “ Sékou Touré : un cas de scribomanie”
- Jean-Marie Touré “ Mobiliser, informer, éduquer: le théâtre”
- Lilyan Kesteloot “Djibril Tamsir Niane : de Baro à Boiro”
- Ursula Baumgardt “Une fable politique : ma soeur la panthère”
- La diaspora
Cheick Oumar Kanté, Marcel Sow, Alhassane Diallo “Tierno Monenembo. Grand prix littéraire d'Afrique Noire 1986”
- Jacques Chevrier “Williams Sassine”
- Williams Sassine “Le roi et le désert” (texte inédit)
- Philippe Verrièle “Alioum Fantouré”
- Jacob Tolno “ Notes bio-bibliographiques”
- Lire et écrire aujourd'hui
- Alain Sancerni “Lire en Guinée”
- Boubacar Thiam “Sortir de l'obscurantisme”
- Fatima Barry “Les écrivains africains d'abord”
- Association des écrivains de Guinée “Ecrire aujourd'hui”
- Cheik Oumar Camara “J'essaie de dire la vérité”
- Camara Kaba 41 “Un soldat-écrivain”
- M.D. Pounthioun Diallo “Festipo Grand-Bassam”
- Tierno Monenembo “Le retour au pays”
- Roger Goto-Zomou “Notes bio-bibliographiques”
- Bibliographie
- Walaoulou Bilivogui “Littérature guinéenne”
- Eric Besnier & Monique Hugon “Ouvrages documentaires”
- Flashes sur la vie culturelle
- Walaoulou Bilivogui & CEDUST “Les bibliothèques et centres de documentation”
- Aly Gilbert Iffono “L'Association des Historiens de Guinée”
- Ibrahima Cisse & Salif Keita “Presse et médias en Guinée”
- Almamy Stell Conté & Marie-Clotilde Jacquey “Les Archives Nationales”
- Abdoul Goudoussi Diallo “Les sites touristiques”
- Notes de lectureLittérature et essais
- Walaoulou Bilivogui
- L'aube sanglante (anonyme)
- L'enfant noir
- Jacques Chevrier
- Le regard du roi de Laye Camara
- Dramouss
- Le maître de la parole
- Les crapauds-brousse
- Jacques Cochin Gens de la parole
- Guy Menga
- Ce sera à l'ombre des cocotiers d'Ousmane Doré
- Douze pour une coupe de Cheick Oumar Kanté
- Lwadia Ntambwe L'homme du troupeau du Sahel d'Alioum Fantouré
- Alain Rouch
- Soundjata ou l'épopée mandingue
- Le récit du cirque d'Alioum Fantouré
- Le voile ténébreux d'Alioum Fantouré
- Chaîne de Saïdou Bokoum
- Pierre Guillo Les écailles du ciel de Tierno Monenembo
- Gérard Clavreuil
- Saint Monsieur Baly de Williams Sassine
- Le jeune homme de sable de Williams Sassine
- Aube africaine de Fodeba Keita
- Ghislain Ripault Le Zéhéros n'est pas n'importe qui de Williams Sassine
- Jacques Cochin La femme, la vache, la foi
- Documentaire
- Ibrahima Baba Kaké La Guinée d'André Lewin
- Anne Blancard
HISTOIRE ET ISLAM
La révolution islamique et ses suites
La victoire de Talansan, remportée par des Fulɓe et Mande musulmans contre les Fulɓe non-musulmans des régions du sud-est, eut une répercussion considérable à travers le pays tout entier et aboutit, vers 1719, à Fugumba dans le Fuuta Central, à une réunion de représentants des régions et des principaux foyers islamiques du pays. Alors la révolution islamique s'organisa plus efficacement et se généralisa. Sa pression fut telle que certains conjurés musulmans remportèrent une victoire pacifique et négociée. D'autres, cependant, durent mener une lutte prolongée, souvent difficile et meurtrière. Vers 1725, une réunion générale des vainqueurs se tint dans le Haut-Fuuta, à Timbi-Tounni.
« C'était, écrit Paul Guebhard 1, un curieux mélange que cette assemblée, mélange de types de races si diverses, les unes issues du Nord, les autres du Sud ou de l'Est, descendants de chérifs marocains ou berbères, mandingues et peuls ».
Cette assemblée fit du Fuuta-Jalon, jusqu'alors sans unité politique,un pays de droit islamique doté d'une constitution écrite, d'une administration centrale et provinciale et de dirigeants élus. Après de laborieuses tractations, le cheikh Ibrahima Sambeegu (Karamoko-Alfa), représentant la région de Timbo dans le Bas-Fuuta, fut choisi comme chef suprême du nouvel Etat. C'était un érudit de grande piété, un ferme partisan de la conversion pacifique des non-musulmans, un magistrat intègre et très courtois qui jouissait d'une grande réputation de sainteté. Il fut ainsi le premier à porter le titre de « almaami ».
Qu'est-ce-qu'un almaami ?
Le choix de ce titre, que les souverains du Fuuta-Jalon furent les premiers et presque les seuls à porter en Afrique noire (avec leurs cousins du Fuuta sénégalais à partir de 1776) mérite qu'on s'y arrête. L'almaami du Fuuta n'était point, contrairement à ce que certains ont osé écrire, le dirigeant de la prière ! En fait, la conception et la théorie du pouvoir alors retenues empruntaient aussi bien à l'éthique caliphale de la Shari'a (Islam sunnite) qu'à la doctrine de l'Imamat (Islam chiite). L'almaami du Fuuta, en effet, se proposait d'être, à l'origine, un imam messianique dont la mission, clairement exprimée, consiste à faire d'un pays « d'ignorance et de paganisme », pays « d'injustice et de maux », un « pays de droit et de tradition islamiques, de justice et d'équité » (conception chii. Ces neuf provinces autonomes, liées entre elles par l'Islam, promu religion d'Etat, forment la Fédération du Fuuta-Jalon dirigée par un almami toujours choisi dans la famille de Karamoko-Alfa, les Seydiyaaɓe dont la cité, Timbo, devient le lieu de résidence du souverain en exercice et de la capitale politique du pays.
Un fardeau de lait frais
Dès cette époque, le chef du pays porta les titres suivants : alfa du Timbo, Prince des croyants, almaami, abbasside, du nom de la brillante dynastie des caliphes de Bagdad dont l'Etat islamique, pour la première fois ans l'histoire, n'était pas exclusivement arabe. En couronnant l'almaami, l'alfa du Fugumba prononçait les phrases rituelles suivantes :
En couronnant l'almaami, l'alfa du Fugumba prononçait les phrases rituelles suivantes : « Par la Volonté de Dieu le Tout-Puissant, l'Unique dont Muhammad est le Prophète, nous te nommons et investissons almaami du Fuuta-Dialo composé des provinces de […] Moi-même et ma famille, ainsi que tout le pays avec sa population, ses êtres et ses choses, ses bois et ses montagnes, et jusqu'à l'herbe et à la poussière, sommes placés sous ton commandement légitime ».
A cette déclaration solennelle, l'alfa du Labé répondait : — Ainsi soit-il ! Et tous les participants disaient : — Amin ! Ensuite se déroulait la cérémonie solennelle du couronnement. Après la prière du soir, à la mosquée de Fugumba, le tabalde (tambour officiel et de guerre) retentit. Tous les grands dignitaires se réunissent. On met les turbans dans une calebasse et on les présente aux grands dignitaires en disant : — Voici les turbans. On étend alors une peau de prières sur laquelle l'almami s'assied, face à l'est. Le Grand Conseil le couronne en premier du turban de la province de Timbo. Les autres provinces viennent ensuite et se succèdent jusqu'au bout. On l'interpelle alors de la façon suivante : — Eh bien, parlez, almami ! Il répond : — Je loue Dieu, je remercie Dieu. C'est le patrimoine de nos ancêtres que vous m'attribuez. A mon tour, je restitue à chacun son patrimoine. Que chacun veille sur son foyer comme le berger veille sur son troupeau. Que chacun garde son enclos, son parc, sa bergerie. Quiconque viole votre enclos, saisissez-le et amenez-le jusqu'à moi afin qu'il soit jugé selon le Livre. De la communauté islamique, que tous les membres soient patients. Si tous ne peuvent l'être, que les sujets, eux le soient. On demande alors qu'on lui réponde ; tout le monde s'en remet au doyen du Grand Conseil qui s'exprime dans ces termes : — Nous venons d'avoir un successeur des almaamis. Nous lui confions la religion. Nous lui confions les pauvres. Nous lui confions les voyageurs. Qu'il ne tolère point qu'un voyageur soit spolié. Nous lui confions les vieilles gens. Qu'il ne tolère point qu'un être soit opprimé. Tout opprimé trouvera en lui un justicier. Qu'il garde la religion divine selon le Livre. Qu'il rende justice à la juste cause. Le Fuuta, sur sa tête, est un fardeau de lait frais. Un fardeau de lait frais est difficile à porter sur la tête. S'il l'agite, le lait se répand.
Le cérémonial se poursuit : on renouvelle le toit de la mosquée. On raccompagne l'almaami, et on l'installe. Il est soumis à une retraite de 7 jours et chaque matin on lui retire un turban. Là commence une partie secrète du couronnement au cours de laquelle il est initié et préparé, de façon occulte, au pouvoir. Traditionnellement, le nouvel almami devait conduire ensuite une expédition pour convertir les infidèles. Dans son Voyage sur la Côte et dans l'Intérieur de l'Afrique occidentale 2, Hyacinte Hecquard, qui assista au sacre de l'almami Ibrahima Daara à Fugumba, écrit :
« Cette solennité avait quelque chose de véritablement imposant par le recueillement et la gravité de cette masse de peuple, qui semblait profondément convaincue et bien décidée à mourir pour soutenir la cause du prince qu'elle venait de consacrer ».
Conseiller et arbitre, le Grand Conseil voulut, dès sa création, superviser l'action de l'almaami. Il se réunissait, en effet, chaque fois que les intérêts politiques et religieux du pays le nécessitaient, car les décisions relative à la paix et à la guerre relevaient de sa seule autorité. Aussi l'almami dut-il lutter, avec beaucoup de finesse et de clairvoyance, pour consolider son pouvoir contre les grandes familles politiques et les féodaux tantôt ligués, tantôt isolés face à lui. Vers 1760, Karamoko-Alfa, malade fut remplacé par son cousin Ibrahima Yero-Paate, remarquable chef de guerre qui devint célèbre sous le nom de almaami Ibrahima-Sori Mawɗo (le Grand). Les périls extérieurs écartés, le Grand Conseil, le trouvant trop riche et puissant, le déposa en 1778 et le remplaça par son neveu Saalihu, fils de Karamoko-Alfa, qui n'avait que quinze ans ! L'anarchie et les périls extérieurs furent toutefois tels que l'assemblée des grandes familles politiques se vit obligée de rappeler l'almami Ibrahima-Sori Mawɗo au pouvoir vers 1780. Sa mort, survenue aux environs de 1790, ouvrit une période de contestation dynastique et de rivalité personnelle entre son fils Saadu, qui se fit couronner roi à sa place, et l'ancien almaami Saalihu. La famille régnante et les grands feudataires du pays se divisèrent donc en deux partis rivaux : le soriyaa (qui ne reconnaissent comme almamis légitimes que les descendants de l'almaami Ibrahima Sori Mawɗo) et les alfaaya (qui appuient les revendications des seuls descendants de Karamoko-Alfa). En 1795, l'almami Saadu fut assassiné à Timbo à l'instigation de l'ancien almami Saalihu, mais celui-ci, saisi de remords, renonça au pouvoir. Après plus d'une année d'interrègne, l'alfayaa Buubakar-Dikkuru prit le commandement. A sa mort, un autre alfaaya Abdullaahi-Baademba, régna pendant huit ans. A propos de la mort de ce dernier on rapporte cette anecdote.
« Un certain jour à Koyin, dans le Haut-Fuuta, un épervier s'abattit sur la couvée d'une mère-poule, s'empara d'un poussin et remonta dans les airs. Parmi les témoins de la scène, il y avait un vieux marabout. Il déclara aux autres que quelque chose était certainement arrivé à l'almaami Abdullaahi-Baademba car une telle injustice ne pouvait pas s'accomplir sous son règne. Quelques jours passèrent et on annonça qu’Abdullaahi-Baademba, victime d'un complot, avait été tué à Ketigiya.
Au cours de son règne cet almaami s'était finalement entendu avec son concurrent soriyaa, Abdul-Ɠaadiri, sur le principe d'un règne alternatif tous les deux ans. Désormais, les grandes familles politiques et les grands feudataires se regroupent autour des deux partis soriyaa et alfaaya, dont les dirigeants alternent régulièrement au pouvoir selon une périodicité de deux à trois ans. Certains almaamis respectèrent scrupuleusement cet accord qui, à l'origine, ne plaisait pas au Grand Conseil. D'autres, pour accéder au pouvoir ou pour s'y maintenir, durent se battre, parfois à mort, contre leur concurrent. Petit à petit, le Grand Conseil se recruta dans l'entourage direct de l'almaami, mais contestant son autorité, il lui suscita des difficultés. En effet, les grandes familles cherchaient avant tout à agrandir leur province et à préserver leur indépendance.
Les difficultés de l'intendance
Tous les almaamis connurent la même préoccupation : subvenir aux besoins de leur entourage. En effet, en plus de ses conseillers politiques qui formaient le corps de ses ministres, chaque almaami entretenait, autour de lui, toute une cour de conseillers personnels, de familiers et de domestiques qui constituaient son entourage immédiat : le boucher qui veillait en même temps sur l'almaami lorsqu'il était malade, le gardien du tabalde, le porte-étendard, le gardien de la mosquée et chef du protocole funéraire, les pages, le gardien des greniers, le détenteur de la bouilloire et de la peau de prières, les messagers, les sofas ou soldats personnels du souverain, etc… L'almaami les nourrissait, les habillait, les mariait et s'occupait d'eux à tous les points d Almaami Ahmadu. 1870 — 1896
Aussi, l'entretien du souverain, de sa nombreuse suite, de ses serviteurs, de ses hôtes, de sa garde voire de son armée personnelles coûtait-t-il fort cher. Or l'almaami n'avait, pour y faire face, que ses biens familiaux, le produit des cadeaux que le pays lui faisait, et les impôts sur les successions et les moissons car il n'y avait pas de Trésor public ! [Erratum. Le trésor public existait en fait et était alimenté par l'impôt du baytul-maali ou baytal-maali. Voir Thierno Diallo. Institutions politiques… Note 1 & Note 2 — T.S. Bah] Les almaamis, dans leur « résidence de sommeil » 3, passaient une bonne partie de leurs deux années de retraite à cultiver et à engranger. Nombre d'entre eux perdirent des partisans tout simplement parce qu'ils ne purent les nourrir. Si certains almaamis étaient riches, d'autres, à la veille de leur élection, se trouvaient ruinés. La tradition rapporte qu'il ne restait qu'un seul captif au soriyaa Ibrahima Doŋol-Feela, quand il accéda au pouvoir.
Progressivement, le pouvoir central s'enlisa et le pouvoir provincial s'établit dans l'arbitraire, la désunion et l'instabilité. Le pays se désintéressa complètement de la marche générale des affaires. Avec le temps, les almaamis eurent moins de rayonnement personnel et religieux cependant que dans les provinces, la simplicité et l'austérité des fondateurs de la communauté islamique firent place à l'aisance, celle-ci entraînant des corvées, des cadeaux, des vexations multiples et un système fiscal de plus en plus subtil, illégal et oppressif : aumône sur le dîner, aumône sur les vaches, etc…
Cet état de choses allait plonger le Fuuta dans des luttes intestines et l'anarchie. Ainsi, au cours du XIXe siècle, après plus d'un siècle d'expérience politique et religieuse communautaire, les institutions s'essouflent et les individus s'épuisent en querelles de portée secondaire, entre les deux partis soriyaa et alfaaya.
Abus de pouvoir, assassinats politiques se multiplient au moment même où l'islam devient plus populaire, où ses principes, enseignés en langue pular, se diffusent largement et pénètrent en masse au sein des populations.
Réformes, révoltes et dissidences
Le décalage entre les promesses généreuses des fondateurs de la communauté islamique égalitaire et fraternelle et la réalité vécue mécontente les réformateurs musulmans qui traitent les almaamis et leurs partisans d'« hypocrites ». Les nouvelles conditions socioéconomiques créent des contradictions et suscitent des mécontentements d'un type plus moderne. Des guerriers et des lettrés, qui se disent plus orthodoxes et plus fidèles à la communauté islamique du Prophète et des premières générations d'almaamis, en profitent pour prendre la tête de nouveaux soulèvements.
Timbo au XIXe siècle.
En 1849, le lettré Muhammadu-Juhe de Lâminiyâ fonda un parti de Frères musulmans, les Hubbu, et prit la tête d'un soulèvement de bergers et de cultivateurs. Une colonne de Hubbu envahit Timbo : les almaamis Oumar et Ibrahima Daara prirent la fuite et se réfugièrent respectivement dans les provinces de Koyin et de Keebali. Se battant même pendant la nuit et recourant à la guerre de guérilla, les Hubbu défirent les armées des deux almaamis, tuant même, en 1864, l'almaami Ibrahima Daara à Badon. Bokeeto, leur capitale politique, ne se rendra qu'en 1875, à la suite d'un siège de treize mois, conduit par les armées de Sâmori Touré sous le commandement successif des généraux Kémoko Bilâli et Lakanfali Camara. En 1856, le berger Iliyaasou dirige une révolte paysanne dans le Timbi-Tunni, puis au Kinsi dans le Haut-Fuuta. Il sera défait et décapité… Il se forme ainsi, sur les marches du Fuuta, des états fulɓe dissidents, ou en tous cas indépendants, des provinces voisines et du pouvoir central de Timbo. Nombre de petits Fulɓe opprimés et mécontents émigrent et se joignent à ces soulèvements de vachers, de paysans et de lettrés. C'est dans ce contexte de crise morale et politique et de conflits socioéconomiques que la France allait, en novembre 1896, conquérir le Fuuta-Jalon.
webFuuta Islam
Paul Marty L'Islam en Guinée : Fouta-Djallon
Editions Ernest Leroux. Paris. 1921. 588 pages
Table des matières
Chapitre Premier. L'ancien régime
- Origines et islamisation
- Les Almamys du Fouta
- Les pontifes de Fougoumba
- Le Diiwal du Labe et Alfa Yaya
Chapitre II. Les groupements Chadelia
Chapitre III. Les Diakanké Qadrïa de Touba
Chapitre IV. Les Tidianïa Toucouleurs de Dinguiraye
- Al-Hadj Omar et sa famille à Dinguiraye
- Le Cercle de Dinguiraye (1916)
- Les personnalités religieuses de Dinguiraye
- Toucouleurs de Dinguiraye et Foula du Fouta-Djallon
Chapitre V. Les Tidiania Foula
- Le Labé
- Région de Tougué
- Région de Mali
- Cercle de Koumbia
- Région de Pita
- Région de Télimélé
- Région de Timbo
- Région de Ditin
- Région de Mamou
Chapitre VI. L'influence maure
Chapitre VII. La Doctrine et le Culte
- Croyances dogmatiques
- La prière
- Le jeûne
- La zaka
- Le pélerinage
- La guerre sainte
- Les mosquées, sanctuaires et lieux de prière
- Les fêtes religieuses
Chapitre VIII. L'enseignement musulman
Chapitre IX. L'Islam dans les institutions juridiques
Chapitre X. L'Islam dans les coutumes sociales
- Accouchement
- Nom
- Etat civil
- L'enfance
- Le mariage
- Les funérailles
- La femme
- L'habitation
- Le vêtement
- Le système pileux
- L'alimentation
- Tribus, fractions et familles
- Classes et castes
- Agriculture et élevage
- Industrie
- Commerce
- Onomastique
Chapitre XI. Rites, pratiques et survivances du passé
Conclusion
|
|