L’ambassadeur de France à Niamey reste à son poste, lui qui était prié de partir au plus tard dimanche soir. L’ultimatum a expiré mais la France n’a pas l’intention de céder. « Notre politique est simple, a dit hier le président Emmanuel Macron, on ne reconnait pas les putschistes, nous soutenons un président qui n’a pas démissionné, et nous soutenons les politiques de la Cédéao », peut-on lire sur le site Mali web.
Le chef de l’État s’est exprimé hier lundi à l’Élysée à l’occasion de la conférence des ambassadeurs. Il a une nouvelle fois évoqué « certaines puissances néo-impérialistes », qui sans les nommer, « alimentent le sentiment anti-français » en particulier en Afrique.
L’ambassadeur de France au Niger, nous dit Jeune Afrique, est très actif sur les réseaux sociaux à lutter « contre les professionnels de la manipulation et du populisme », comme il les appelle. « Celui qui est né à Bamako, un an avant l’indépendance du Mali, avait été mandaté par Paris pour rendre les coups au nom de la diplomatie française. »
« Que ça nous plaise ou non, une partie des opinions publiques se fait sur les réseaux sociaux. On peut s’en plaindre, mais il faut occuper cet espace », avait-il confié au magazine l’an dernier.Sylvain Itté qui a reçu le soutien de l’Union européenne, rapporte l’Événement Niger. L’ambassadeur de France est déclaré persona non grata. Mais au ça veut dire quoi, se demande Tamtam info. C’est la convention de Vienne qui régit les relations diplomatiques entre les États. « La déclaration de persona non grata a un caractère unilatéral et discrétionnaire. » Le diplomate perd son agrément, c’est donc dans son « intérêt et celui de son pays qu’il parte car il perd le bénéfice de ses immunités et devient un ressortissant étranger lambda », poursuit le site internet.
Risque d’effet domino dans la région
Face à une épidémie de putsch dans la région, écrit Le Point, le président français a appelé « tous les états de la région à avoir une politique responsable ». Rappelant aussi au passage que la présence française dans le Sahel est la conséquence des demandes officielles des pays de la région, confrontés à la menace terroriste.
« Une diplomatie française empêtrée dans ses contradictions et ses incohérences », fustige l’éditorialiste du Sahel. Le président Macron prône une politique africaine de la France ni faible, ni paternaliste. Mais refuse de reconnaitre « les autorités nigériennes actuelles. Pourtant, la même France, poursuit le site, avait cédé à la demande des autorités maliennes et burkinabè en faisant partir ses ambassadeurs desdits pays ».
Le cauchemar des migrants en Tunisie
Tous les jours, ce sont des centaines de migrants qui s’élancent des côtes tunisiennes pour tenter de rejoindre l’Europe. Des hommes et des femmes épuisés mais « déterminés ». Aboubakar a fait le voyage depuis la Côte d’Ivoire, via le Mali et l’Algérie. Il a déjà essayé trois fois de traverser la Méditerranée depuis la Libye, avant d’arriver en Tunisie. « Je recommencerai », assure-t-il.
De plus en plus de migrants tentent leur chance et c’est peut-être dû « au développement de bateaux en fer utilisés par les passeurs ». Des bateaux « bon marché et qui peuvent accueillir un plus grand nombre de personnes ». Ces bateaux aux bénéfices juteux pour les passeurs qui ne s’embarrassent pas des pêcheurs locaux lorsqu’ils passent à proximité, « ils nous coupent les filets », témoigne l’un d’eux.
De l’autre côté de la Méditerranée, « le rappeur Ghali peut-il changer l’avis de l’Italie sur les migrants », s’interroge Kapitalis. Le site d’information tunisien dresse le portrait de ce jeune Italien, d’origine tunisienne. Rappeur aux textes engagés, il participait dimanche à un stage pour apprendre à effectuer des sauvetages en mer. L’année dernière, il a financé bateau qui va secourir les migrants en détresse. Car bien que né en Italie, il a dû attendre ses 18 ans pour avoir la nationalité et on lui demande encore souvent d’où il vient.